Le pape nous demande de prier pour les enfants qui souffrent, particulièrement pour ceux qui sont dans des situations très rudes et sont privés des piliers nécessaires à leur croissance : l’éducation et l’affection d’une famille. Les exemples qu’il cite, visibles et dramatiques, ne sont pas exhaustifs. Des enfants scolarisés et qui vivent dans un cadre familial peuvent aussi souffrir de carences affectives ou éducatives. Nous ne les oublions pas.
L’éducation et l’affection venant de proches si la famille fait défaut sont complémentaires. L’une ne peut se substituer à l’autre. Le mot éducation vient du latin e-ducere, « conduire au dehors » ; donner une ouverture plus grande au monde. L’école comme les associations éducatives font sortir du cadre familial et de la première éducation qui y est donnée. Ceci est possible si l’enfant bénéficie de l’affection qui le met en sécurité. La parole attentionnée donne à l’enfant les repères essentiels qui le mettent en confiance. Elle lui permet de parler à son tour et de tenir sa place dans son univers. Affection et éducation sont nécessaires tout au long de la vie.
Les enfants ne choisissent pas leur origine ni les circonstances de leur venue au monde. Tous n’ont pas la chance d’avoir une famille, et celle-ci peut être défaillante. Les causes de la souffrance des enfants sont diverses. L’évocation des enfants à la rue, des victimes des guerres et des orphelins est là pour donner la mesure des épreuves qu’ils peuvent rencontrer. Cela donne aussi la mesure des devoirs qui incombent à la famille ou à ce qui en tient lieu, et à la société. De par sa naissance, chaque enfant a droit à l’affection et à l’éducation. Les enfants ont aussi une part active dans leur aventure de vie. Certains traversent de lourdes épreuves et sont de grands témoins de la vie ; d’autres trébuchent et portent des blessures qui guérissent difficilement. Chacun de nous participe sans doute plus ou moins de ces deux réalités.
L’affection familiale et une éducation réussies sont celles qui permettent à l’enfant de s’envoler du nid, libre, capable de faire des choix raisonnés et de vivre des relations constructives. Parents et éducateurs apprennent une grande part de leur métier en l’exerçant. Ils ont aussi à devenir ce qu’ils cherchent à faire pour les enfants. N’est-ce pas le sens de la parole de Jésus : « Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il vous faut ‘’advenir’’ petits enfants. » (Mt 18,3) Tout cela ne se fait pas sans épreuve. Les enfants le savent en absorbant l’air ambiant. Puissent-ils aussi sentir, à travers des présences humaines bienveillantes, que la vie les appelle encore et encore.
Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Dans la Vidéo du mois de novembre,
le Pape François lance un puissant appel concernant les conditions extrêmes dans lesquelles vivent des millions d’enfants dans le monde.
Chaque enfant a le droit de jouer, d’étudier et de rêver, et le Saint-Père fait un appel afin que nous assumions nos responsabilités et que nous n’oublions pas que « ce sont des êtres humains avec un nom, un visage, une identité que Dieu leur a donnée ».
Pour le Pape, « tout enfant qui est abandonné, c’est notre faute » : c’est pourquoi il insiste afin qu’ils puissent « recevoir une éducation et ressentir l’amour d’une famille ».