La Chandeleur : mardi 2 février

2 février 2012

Fête de la présentation du Seigneur au temple
et Journée de la vie consacrée

« Fête de la Chandeleur », ainsi nommée parce que les fidèles portent
des cierges durant la procession, depuis le V° siècle où cette fête,
d’origine orientale, a été introduite dans l’église latine.
Liturgiquement,
elle a longtemps marqué la fin du cycle sanctoral du temps après
l’Epiphanie et pour nous la fin de la période calendale dans nos
traditions provençales. Elle rappelle trois événements :

1- La purification de Marie : d’après
la loi de Moïse, quarante jours après un accouchement, la femme devrait
se soumettre à une céré­monie rituelle. Ce rite des “relevailles” a
perduré dans la tradition chrétienne : la maman se présentait au prêtre
avec le cierge de la Chandeleur, qui avait été acheté à la
Purification ; Frédéric Mistral en parle dans ses Memori.

2- La présentation de Jésus :
depuis l’Exode, les parents juifs avaient obligation de présenter leur
pre­mier-né au Temple et de le racheter par une offrande. Saint Joseph
offrit des tourterelles !

3- La rencontre avec le vieillard Siméon qui reconnaît l’Enfant comme étant “la lumière des nations”. D’où l’usage de la bénédiction des cierges.

Nos anciens peuvent encore nous
raconter que « Tous venaient à la messe, à cinq heures du matin. Le
prêtre faisait la bénédiction solennelle des cierges ; ensuite la
pro­cession dans l’église, puis dans les rues du village, en chantant
les motets “aro, li leissan perdre e abousouna aquelis usage crestian di rèire. Vaqui perqué, ai-las ! li demoni fan tant di siéuno !

Mais il faut dire aussi un mot d’une ancienne tradition, de faire à l’église une “crècho blanco”,
une crèche blanche, représentant la présentation de Jésus au Temple.
Cette crèche sera installée à Saint-Pierre et aux Carmes. Venez, petits
et grands faire une visite à l’église pour les admirer.

Le jour de la Chandeleur était aussi
à Séguret le jour des pains bénits. Les jeunes filles de la chorale
par­couraient la campagne pour “porter les pains bénits” et recueillir,
en échange, une offrande pour la paroisse. Cette coutume s’est aussi
modifiée pour vendre des biscuits à l’anis au sortir de la messe où
elles avaient été bénies.

Mais venons en à l’origine de ces vivantes
traditions du Comtat : c’est à Marseille que tout commence lorsque dans
l’antique basilique Saint Victor, consacrée en 440 est vénérée la
Vierge Noire, « Notre Dame de Confession ». On donne le nom de
“confession” aux cryptes consacrées au tombeau des martyrs. La statue
est montée de la crypte dans la basilique, où, après la procession et la
bénédiction des cierges verts, elle va rester pendant l’octave (la
semaine). Les Marseillais sont très nombreux à venir participer à cette
cérémonie, en particulier les jeunes qui vien­nent en procession de
plusieurs points de la ville dès 5 heures du matin Cette tradition des
cierges, très ancienne, rappelle d’abord aux chrétiens celui qu’ils ont
reçu au baptême et ensuite qu’ils ont mis leur foi dans “la lumière
éclairant tout homme » !

Pourquoi la couleur verte des cierges.
Symbole d’espérance ? Cette couleur est prise, d’une vision. Tandis
qu’une demoiselle, rendue à la crypte avant l’aube, entendait la messe
de la Purification devant la Vierge Noire, Notre Dame de la Confession,
il lui parut que toutes les bougies étaient devenues vertes. Et vertes,
vraiment, elles pouvaient être, en symbole des espérances surgies avec
la Lumière de ce jour. » Ou couleur du printemps qui approche, avec les
jours qui ne cessent de diminuer ? Ou plutôt rappel du privilège
qu’avaient les abbés de saint Victor, au temps de sa splendeur
matérielle, d’utiliser la couleur verte de sceaux royaux pour ceux de
l’abbaye. Ces cierges sont emportés à la maison par les fidèles. Ils
sont allumés en cas d’orage pour écarter la foudre, placés auprès du lit
des agonisants, allumés au début d’un accouchement, pour qu’il se
termine heureusement avant qu’ils soient entièrement brûlés .
 
Il n’est pas nécessaire
de rappeler la recette des crêpes à déguster en famille ou entre amis,
ou encore des oreillettes, des panets ou autres beignets sucrés, à
déguster ce 2 février !
« Mais d’où viennent nos crêpes ? Leur
origine dans la tradition chré­tienne, serait que, au Ve siècle, des
pèlerins se rendant à Rome, arrivèrent après la fête, harassés et
affamés ; le Pape Gélase 1er fit recueillir des oeufs et de la farine et
préparer pour eux de grandes galettes rondes, qui sont les ancêtres de
nos crêpes » !