En effet, le martyrologe de l’Église catholique - c’est-à-dire la liste officielle des saints et bienheureux reconnus qui peuvent être vénérés et célébrés publiquement - comporte « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 9). Un certain nombre sont inscrits au calendrier liturgique de l’Église Universelle, de l’Église locale (en France et en Europe) ou de l’Église particulière ou diocèse, voire des paroisses.
La célébration des saints est proposée comme solennité, fête, mémoire obligatoire ou mémoire facultative, en fonction de leur importance, de leur place dans la vie et l’histoire d’un lieu ou d’une communauté. Beaucoup d’autres ne sont pas inscrits dans ces calendriers particuliers, mais peuvent être célébrés et honorés comme on le ferait pour une mémoire facultative, au jour prévu par le martyrologe.
Le sanctoral de l’Église d’Avignon (missel et lectionnaire propre du diocèse), au 8 novembre donne la liste de ces saints et bienheureux qui ont marqué la vie des chrétiens sur le territoire de l’actuel diocèse d’Avignon, et nous donne l’occasion de les célébrer en une même fête. Nous pouvons associer à cette fête les saints patrons et titulaires de nos églises, chapelles et paroisses, ceux dont les reliques sont conservées et vénérées dans nos communautés. Dans cet esprit, sous l’autel de la Basilique de Notre-Dame-des-Doms, Mgr Reyne1 avait tenu à placer les reliques de chacun des saints et bienheureux vénérés dans le diocèse d’Avignon.
Ils sont nés chez nous, y ont vécu et y sont morts ; parfois ils n’ont fait qu’y passer, mais depuis le témoignage des saints martyrs des premiers siècles qui ont apporté la foi dans notre pays, en passant par les moines et moniales, évêques et pasteurs, fondateurs, confesseurs, prédicateurs, missionnaires, pèlerins, hommes et femmes qui ont nourri, vécu, entretenu et transmis cette foi, ils sont une « immense nuée de témoins » qui nous entoure, et avec eux « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi ». (cf. Hx 12,1-2).
Abbé Bruno Gerthoux
archiviste et chancelier
1.André Reyne est né le 26 juillet 1921 à Vedène. Après son ordination le 13 mai 1945 il fut vicaire à Notre-Dame d’Orange, et en 1949 curé d’Althen-lès-Paluds. Aumônier fédéral de l’ACR en 1953, il est nommé curé de Caromb et doyen honoraire en 1961. Succédant à Mgr Rigaud comme archiprêtre de Saint-Siffrein en décembre de la même année, il est fait chanoine honoraire. En 1976, nommé chanoine titulaire et recteur de Notre-Dame-des-Doms, il est aussi doyen du vénérable Chapître des chanoines. Engagé très tôt dans la commission diocésaine d’Art sacré il en suivit les travaux autant que ses forces le lui permirent, et participa, en autres, à l’établissement de l’ordo liturgique diocésain révisé. En 2003, il est prêtre auxiliaire à Carpentras. Il est décédé le 22 juin 2017 et a été inhumé dans le chœur de la Basilique Métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms. En collaboration avec le chanoine Daniel Bréhier, il fut l’auteur de plusieurs ouvrages : Cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras, Lescuyer, 1975 ; Saint Siffrein, évêque et patron de Carpentras, Aubanel, 1983 ; Saint Eutrope, évêque d’Orange au Ve siècle, Aubanel, 1991 ; Les Trente-Deux Religieuses Martyres d’Orange, Aubanel, 1995 ; La Métropole Notre-Dame des Doms, haut lieu de spiritualité, d’art et d’histoire, Art et Tradition, Lyon, 2002. Il collabora aussi à la publication de la Commémoration du 150e anniversaire de la naissance de Théodore Aubanel : 1829-1979, Aubanel, 1980.