Qui es-tu ?
Je m’appelle Abel Jeremias Martinez Rodriguez. Je suis né à Mao, en République Dominicaine, le 21 novembre 1987, de Vady Antonio Martinez Santana et de Gertrudis del Carmen Liz. Je suis né très malade et mes parents se sont quittés aussitôt que je suis né. Je suis resté avec ma mère, mais c’était dans un village où on ne pouvait pas garantir ma santé : le Seigneur s’est servi de tout cela pour que je sois élevé par une tante maternelle.
Quel est ton cheminement dans la foi ?
Ma tante m’amenait régulièrement à la messe depuis que j’étais très petit. Elle m’a inscrit au catéchisme. Cela a permis que je reçoive le baptême à ma propre demande quand j’avais dix ans.
Mais je me suis très vite éloigné de l’Eglise à mon adolescence : j’étais profondément scandalisé par le mal et les injustices dans le monde, mais surtout par le mal et les injustices que j’avais subies dans mon enfance. Face à cette souffrance, je ne trouvais aucune réponse dans l’Eglise.
J’ai eu quelques années de rébellion, et c’était un moment difficile de ma vie. Par la grâce de Dieu, j’ai été invité aux catéchèses pour adultes du Chemin Néocatechuménal. Celles-ci m’ont mon permis de redécouvrir l’Eglise, mais surtout de découvrir l’amour gratuit de Dieu pour moi.
Comment a mûri ta vocation sacerdotale ?
J’ai senti l’appel de Dieu à le servir dans le sacerdoce après un an de cheminement néocatechuménal, parce que j’ai commencé à me rendre compte que tous les événements de souffrance que Dieu avait permis dans ma vie avaient un sens : le dessein d’amour de Dieu pour moi. Pour cette raison, j’ai voulu donner ma vie au Seigneur. J’ai senti l’appel à travailler ensemble avec des familles en mission en vue d’aider d’autres familles en difficulté.
C’est ainsi que je suis entré au Séminaire Archidiocésain Missionnaire Redemptoris Mater de Saint Domingue à l’âge de 18 ans. Puis j’ai donné ma disponibilité pour aller partout où on a besoin de vocations. C’est ainsi que je suis arrivé au diocèse d’Avignon quelques années après, à la demande de Mgr Cattenoz. J’ai intégré le séminaire Redemptoris Mater d’Avignon.
Comment vis-tu cette ordination diaconale dans le diocèse d’Avignon, loin de ta famille et de ton pays ?
C’est vrai que c’est un sujet auquel je ne faisais pas beaucoup attention dans mon enthousiasme de suivre le Seigneur. En effet, j’ai profondément cru à la promesse du centuple que le Seigneur fait à ceux qui laissent père, mères, femme, enfants, etc. Mais depuis peu, ma famille me demande comment je ferai : si après je serai prêtre chez-moi, si je vais rester tout le temps en France, etc. Je leur réponds que je suis disposé à faire la volonté de Dieu, même si cela signifie aller dans mon pays uniquement pour les vacances.
Il faut que je dise aussi que je n’ai jamais ressenti un manque de ma famille impossible à combler. En effet, je dois témoigner que j’ai vu comment le Seigneur a bien tenu sa promesse de me donner le centuple. J’ai dans ma communauté néocatéchuménale une famille avec des liens parfois plus profonds et sérieux que dans ma propre famille d’origine. J’ai trouvé dans les familles en mission un accueil que je n’aurai jamais pu imaginé. Finalement, dans les quelques mois que j’ai passé à la paroisse de Morières et de Vedène, je vois aussi la providence de Dieu qui n’enlève rien à ceux qui le suivent, mais qui au contraire multiplie chaque jour ses largesses.