Il est toujours difficile de « se » présenter. Avant tout, Seigneur, je me présente devant Toi, comme les prophètes lorsqu’ils disent « Me voici, Seigneur ! ».
Dans cet appel, dans cette « vocation » (comme diraient Augustin et Luther), je me présente ici à Avignon où je ne connais personne, où je ne suis jamais allé (« Schrumpf » n’est pas vraiment un nom très provençal). Il va donc falloir m’aider un peu au début, car le Conseil Presbytéral de l’Église Protestante unie d’Avignon (et chez nous, le conseil presbytéral, c’est très important : dans notre régime dit « presbytéro-synodal », l’autorité du conseil presbytéral est pour nous protestants, semblable à celle de l’évêque pour les catholiques) – ce Conseil Presbytéral a lancé un appel auquel j’ai répondu, tel un roi mage voyant une étoile s’arrêter au-dessus de votre ville. Je dis pour l’instant « votre », mais dans la foi je sais que bientôt elle sera la nôtre. Au plaisir donc, de vous y rencontrer, et d’y partager l’Évangile salutaire de Jésus-Christ.
Côté curriculum vitae, j’ai 56 ans, marié depuis 30 ans avec Natacha. Nous sommes parents de Salomé (23 ans) et Elie (17 ans). Je suis un ingénieur Agro, pendant 14 ans, et le resterai toujours. Mais aujourd’hui ingénieur d’un autre Maitre d’Ouvrage : tout comme Pierre restera pêcheur, mais « pêcheur d’hommes », tant Dieu t’appelle où tu es, sans chercher à chercher autre chose de toi que toi. Aujourd’hui je suis « ingénieur d’hommes » – et chacun de vous peut y mettre son propre métier, et être « nounou » de femmes et d’hommes – « infirmier » d’hommes – « responsable assurance qualité » d’hommes et femmes … A chacun y mettre sa « Beruf » disait Luther (en allemand ce mot dit tout à la fois « métier » et « appel ») – la foi des charbonniers que nous sommes finalement, au plus intime de nos prières. De mon côté, j’aime les psaumes, j’aime la musique (« psalmo », ça veut d’ailleurs dire « chanter avec un instrument à corde » : on entend la corde qui vibre « psss » … almo – la corde de mon piano, et par extension le souffle de ma flûte traversière).
Alors, nous allons louer Dieu à Avignon « avec les instruments à corde, le son de la trompe, la harpe et la lyre (« Tape sur des tonneaux, sur des pianos, sur tout ce que Dieu peut te mettre entre les mains » chantait France Gall dans « Ella, Elle L’a ») – louez-le au pinacle de sa puissance avec les cymbales de l’acclamation » (ps150). Une cymbale toute seule est totalement inutile et brasse du vent : il en faut deux pour que ça marche. Vous serez la deuxième. Deux cymbales : vous et nous – toi et moi – la foi et la grâce – la croix et le tombeau vide – Dieu, et toi et moi …
Propos recueillis par le père Hubert Audibert, délégué épiscopal à l’oecuménisme