Au commencement

27 novembre 2021

En ce premier dimanche de l’Avent, nous voici au seuil d’un nouveau commencement : pour toute l’Eglise latine comme pour chacun de nous, la nouvelle année liturgique s’ouvre intérieurement et intensément.

Intérieurement : catholiques, nous sommes les seuls dans notre pays – avec les autres chrétiens – à pouvoir nous souhaiter ce dimanche ‘la bonne année !’ Et nous pouvons le faire d’autant plus librement que nos contemporains, quand ils sont non croyants, ne voient pas le mois de décembre comme un AvEnt, c’est-à-dire l’attente de la venue d’un Sauveur mais comme le mois de « l’avAnt ces joyeuses fêtes » qui s’illuminent déjà sur les guirlandes placées dans les rues de notre ville.
Nous pourrions être blasés par la répétition de ce nième cycle et penser que nous connaissons déjà la musique et la succession des mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux que nous célébrons au fur et à mesure des dimanches et des semaines. Ne regardons pas ce début de cycle sur un plan, comme le retour du manège ou celui des aiguilles d’une montre quand elles marquent midi ou minuit ! Regardons plutôt ce début du cycle comme l’avancée dans un escalier en colimaçon où nous avons progressé d’un étage au cours de l’année écoulée : nous nous retrouvons au même endroit mais un étage plus haut ! De nouvelles grâces nous attendent pour notre cheminement vers le Ciel. Les attendre, dans l’espérance, donnent son sens à ce temps de l’Avent.

Intensément : cette année, le temps de l’Avent sera assez long : 27 jours ! Osons y entrer avec quelques résolutions personnelles ou familiales. La prière en famille peut être facilitée par le calendrier de l’Avent, puis par la mise en place de la crèche et l’avancée des moutons.

Pour la vie paroissiale, ce nouveau commencement est marqué par une nouveauté significative : les changements dans la traduction française du Missel romain. Un nouveau livre va apparaître sur le pupitre et sur l’autel. Le prêtre célébrant y plongera son âme et son cœur pour appeler l’assemblée des fidèles à s’offrir avec lui et à répondre à Dieu le Père, par l’offrande et la prière de Jésus. Voici, brièvement, quelques changements.

- SALUTATION DU PRÊTRE au début de la célébration. Le prêtre accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La nouvelle traduction le souligne ainsi : La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous.

- ACTE PÉNITENTIEL : il commence désormais avec la mention « Frères et sœurs ». « Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne.

- Dans le GLOIRE À DIEU et dans l’Agneau de Dieu la nouvelle traduction privilégie le pluriel « les péchés » au singulier. « Agneau de Dieu, (Toi) qui enlèves les péchés du monde. »

- Dans la PROFESSION DE FOI, quand nous utiliserons le symbole de Nicée-Constantinople nous dirons :

« engendré non pas créé, consubstantiel au Père, et non plus de même nature, exprimant par-là l’identité de substance entre le Père et le Fils comme l’Eglise a défini au Concile de Nicée en 325.

- A l’OFFERTOIRE, au moment de la préparation des dons (le pain et le vin), il sera manifesté que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin : « Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre… »

Un nouveau dialogue aura lieu quand le prêtre dira : « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant. » La réponse (à apprendre par cœur peu à peu) des fidèles sera : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise. »

- Après la consécration, l’acclamation par laquelle nous faisons mémoire du mystère de la foi connaît des changements. Il sera difficile de changer nos habitudes. Ce dimanche, nous commencerons par dire : « Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. »

Au seuil de ce nouveau commencement, comme nous l’entendrons dans l’Evangile : Restez éveillés. Luc 21, 36

Père Michel BERGER, curé