Bien plus qu’une naissance...

18 décembre 2021

Un avènement !

Alors que les vacances scolaires tant attendues par les enfants et les jeunes sont arrivées, l’impatience de pouvoir fêter Noël et recevoir ses cadeaux est à son plus haut niveau. En ce quatrième dimanche de l’Avent nous arrivons au terme de notre préparation. Avec toute l’Eglise nous sommes rentrés depuis vendredi dans cette belle et grande semaine préparatoire à Noël. Je me souviens que l’an dernier j’avais également écris l’éditorial pour ce dimanche et je vous avais parlé des « grandes O », ces antiennes spéciales que nous chantons aux Vêpres avant le Magnificat. Elles reprennent les titres attribués au Messie : « Ô Sagesse de la bouche du Très-Haut » ; « Ô chef de ton peuple Israël » ; « Ô Rameau de Jessé » ; « Ô Clef de David » ; « Ô Soleil levant » ; « Ô Roi de l’univers » ; « Ô Emmanuel ». Rappelez-vous, en latin les premières lettres de ces titres nous mènent à la Nativité en formant l’acrostiche inversé ERO CRAS : « Je serai là demain ».

Se préparer à fêter la Nativité du Christ est donc bien le centre de notre attention durant ce temps de l’Avent. Mais l’objet de notre fête est bien plus qu’une naissance, c’est un avènement. Ce petit mot a jalonné tout notre parcours depuis 3 semaines et il n’est pas spécifique à ce temps liturgique puisque nous l’employons à plusieurs reprises à la messe. Notamment dans la prière eucharistique n°3 : « alors que nous attendons son dernier avènement, nous t’offrons, Seigneur, en action de grâce, ce sacrifice vivant et saint. C’est le cas aussi dans la prière que le prêtre prononce après le Notre Père : « nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ, notre Sauveur ».

Pourquoi parler « d’avènement » ? Dans avènement, il y a le mot « avenir » (dans le sens de « arrivée ») auquel se rajoute le suffixe « -ment ». En latin, on a « Adventus » qui signifie « ce qui va venir, ce qui va arriver. » C’est précisément ce terme qui désigne « l’Avent ». Noël, la Nativité n’est donc pas simplement la fête d’une naissance, c’est la fête d’un avènement, d’une venue. C’est celle de Jésus-Christ, notre sauveur. C’est celle du Fils même de Dieu qui vient assumer notre condition humaine pour nous ramener vers Dieu. C’est donc un avènement au sens fort du terme. C’est celui que les prophètes avaient annoncés, c’est celui que le monde attendait. Cet avènement est aussi devenu un évènement puisque Jésus-Christ a bien changé la face du monde. Il a donné un tournant majeur à notre histoire (nous comptons les années qui s’écoulent à partir de sa naissance). Mais c’est surtout celui qui a radicalement changé notre état le plus profond. Le Christ nous procure la grâce, il élève notre condition humaine pour faire de nous des fils. Couché et emmailloté dans une mangeoire, il nous donne la vie éternelle par l’humilité de son abaissement.

La naissance de Jésus dans l’obscurité d’une étable est un avènement qui en révèle deux autres. Celle de sa venue dans la gloire à la fin des temps, lorsqu’avec son corps glorieux, dans sa majesté, il nous prendra tous en Lui. Celle de sa venue dans nos cœurs, bien souvent discrète mais réelle, qui nous rassure, nous console, nous donne la force, la paix, la joie… C’est Dieu qui trouve cette même joie en chacun d’entre nous, tout simplement parce qu’il se réjouit de nous voir exister. Jésus se tient devant Dieu et trouve ses délices avec les fils des hommes (Cf. Proverbes 8, 30, 31). Viens, Sagesse de la bouche du Très-Haut, nous t’attendons !

Père Baptiste VANEL, vicaire