Bienvenue Saint-Père !

22 septembre 2023

Marseille attendait ce jour depuis 1533 (année où le pape Clément VII est accueilli par François Ier dans la cité phocéenne). Nous en avons entendu parler depuis un certain temps ! C’est aujourd’hui ! le Pape François n’est pas très loin de chez nous. Il vient conclure les Rencontres Méditerranéennes et préside ce samedi la sainte messe au stade Vélodrome. Des paroissiens d’Orange et Caderousse y sont présents et ne manqueront pas de raconter cet évènement historique !

Comme je le disais en introduction, on a dit beaucoup sur cette visite… mais peut-être pas l’essentiel.

  • Pour certains, le pape François est un chef d’état et c’est tout à fait juste. Cependant, comme il l’a bien redit, il ne vient pas pour une visite d’Etat mais pour clôturer une rencontre, celle qui a rassemblé 70 évêques du pourtour méditerranéen et plusieurs jeunes.
  • Pour d’autres, c’est un personnage important dont la parole est intéressante à écouter.
  • Puis, il y a les deux positions classiques : ceux qui se « sentent » dans la mouvance de ce qu’il prône et ceux qui sont plutôt réticents… par sensibilité ou par vision des choses.

Mais en réalité, qui vient à Marseille ? Pour nous, catholiques, c’est le Pape, le successeur de Pierre, le Saint-Père, le souverain pontife.
Est-il possible de s’en réjouir tout simplement ? N’est-ce pas l’occasion de redécouvrir la figure du Pape ? Le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen Gentium rappelle que le Pape est l’évêque de Rome et successeur de saint Pierre. Il est donc « principe perpétuel et visible, fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles » (LG 23). On l’appelle aussi, Vicaire du Christ et pasteur de toute l’Eglise. En tant que successeur de saint Pierre, il bénéficie comme lui d’une place spéciale au sein du collège des évêques, eux-mêmes successeurs des Apôtres, dont il est le chef. On peut dire que le pape est le premier des évêques. La triple mission d’un évêque, rappelons-le, est d’enseigner la foi authentique (charge d’enseigner), de garantir les conditions du culte rendu à Dieu (charge de sanctifier) et de servir l’unité de l’Église (charge de conduire le Peuple de Dieu).

Chaque évêque exerce ces trois charges dans un diocèse, une portion du peuple de Dieu. Le Pape l’exerce sur son diocèse de Rome et veille - en plus - sur toute l’Eglise de par le monde. Cela ne veut pas dire pour autant que les évêques sont des vicaires du pape. Ils forment ensemble le collège apostolique dans lequel le pape à la primauté. C’est par ce corps épiscopal que l’Eglise universelle est conduite. Cette responsabilité collective s’exprime dans le cadre des conciles. Au pape, premier des évêques, revient le soin de confirmer les travaux d’un concile. Vatican II, réuni de 1962 à 1965, était le 21e concile de l’histoire de l’Église catholique.

Loin donc d’en faire une idole ou une super star, le Pape est avant tout celui qui doit rassembler. Il est le garant de cette unité. Par le mot même de « Pape » il est pour tout catholique comme un père.

La venue du pape François dans notre province ecclésiastique, à quelques kilomètres de notre diocèse et de notre ville d’Orange, nous rappelle que notre foi a une dimension locale mais aussi universelle. Nous recevons toujours l’annonce de l’Evangile par quelqu’un d’autre. Ce n’est pas inné en nous. L’Esprit Saint nous rejoint intérieurement mais il passe aussi par des personnes concrètes qui se laissent mouvoir par Lui. Comme le veut la tradition, la foi est arrivée à Marseille par sainte Marie Madeleine et son frère Lazare vers l’an 42. Depuis, elle n’a cessé d’être proclamée. Saurons-nous aujourd’hui continuer l’annonce de la foi avec actualité et tradition, en communion avec nos évêques et le Saint-Père ?

Abbé Baptiste Vanel, vicaire