Cérémonie des funérailles de Mgr Bouchex

6 juin 2010

Photos et textes des funérailles de Mgr Raymond Bouchex, le 12 mai 2010, en la métropole Notre-Dame des Doms.

<diapo1517|center> Photos : Pascal Rousseau
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Parcours de Monseigneur Raymond Bouchex

Biographie lue par Mgr Robert Chave

En ce moment où nous sommes rassemblés auprès de Monseigneur Raymond Bouchex, Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon, m’a demandé de présenter les étapes de sa vie. "Me préparer à la mort, c’est apprendre chaque jour à vivre" Mgr Raymond Bouchex prononçait ces mots lors d’une journée diocésaine de la pastorale de la santé. Et il ajoutait : "Père, entre tes mains je remets mon esprit. Seigneur Jésus, appelle-moi. Ordonne-moi de venir à toi pour qu’avec tes saints, je te loue dans les siècles des siècles." Cette évocation sera notre action de grâce.

Raymond Bouchex est né le 25 janvier 1927 dans une famille rurale de six enfants à Lugrin, près du lac Léman dans le diocèse d’Annecy. Ordonné prêtre le 3 juin 1950, il a poursuivi ses études au Séminaire d’Annecy, à l’Institut Catholique de Lyon, à l’Université Grégorienne de Rome et obtint le doctorat en théologie.

Au début de son ministère, en 1952, il est professeur au Grand Séminaire d’Annecy puis aumônier diocésain de l’Action Catholique des Milieux Indépendants et de la Jeunesse Indépendante Catholique, puis aumônier national de la JICF, il fit l’intervention doctrinale lors du congrès national de ce mouvement à Paris. Ce fut ma première rencontre. En 1965 il fut chargé de la formation permanente du clergé de son diocèse.

Nommé évêque auxiliaire d’Aix-en-Provence, il reçoit l’ordination épiscopale en l’église Saint-Maurice d’Annecy le 19 mars 1972. Il avait 45 ans, à l’époque le plus jeune évêque de France. Pendant six ans il collabore étroitement avec son archevêque, Monseigneur de Provenchères. Celui-ci aurait souhaité qu’il puisse être son successeur, mais il accepte l’usage du Saint-Siège et se réjouit pour sa nomination au diocèse d’Avignon.
Ses confrères dans l’épiscopat le nomment au bureau d’études doctrinales de la Conférence des Evêques de France. Il fait partie aussi de la Commission du Clergé et des Séminaires. En 1973 il présente à l’Assemblée Plénière à Lourdes le rapport très connu intitulé "Tous responsables dans l’Eglise". Nouvel archevêque d’Avignon, il préside le Conseil National du Diaconat. Il est présent à l’ordination du premier diacre permanent Michel Jallade, ordonné par Mgr Polge pour notre diocèse. Monseigneur Bouchex avait animé notre session sacerdotale en 1973 "Le ministère presbytéral dans le Peuple de Dieu". Il était déjà connu ainsi dans notre diocèse et ce fut tout un peuple joyeux qui accueillit son nouveau pasteur le dimanche 28 mai 1978. Les autorités civiles et militaires, les représentants de l’Eglise Réformée et du Consistoire Israélite avaient tenu à participer à la cérémonie. Le doyen du chapitre, Monsieur le chanoine André Reyne, présente la Bulle de nomination et souhaite la bienvenue au nouvel archevêque. Nous ne sommes pas restés sans évêque, bénéficiant jusqu’à la dernière minute de Monseigneur Eugène Polge et de Monseigneur Jean Cadilhac, son auxiliaire, futur évêque de Nîmes.

Monseigneur Raymond Bouchex, venu des rives du lac Léman, rejoint celles de la Méditerranée. A sa timidité du Savoyard, il joignit son humour maitrisé du Provençal. Pendant 24 ans, à l’image du berger des pentes du Ventoux et du Luberon, il a été le bon pasteur de ce diocèse d’Avignon. Avec douceur et patience, visitant tous les habitants de cette terre riche de son passé, avec ses anciens évêchés : Apt, Carpentras, Cavaillon, Orange, Vaison-la-Romaine. Lors de ses visites pastorales sur le terrain, il était assisté par ses vicaires généraux, tour à tour Monseigneur Amourier, Henri Laurent et André Mestre.

Il faudrait souligner quelques temps forts de ce long ministère. Chacun de nous garde en son coeur de nombreux souvenirs. Présentons-les à Dieu. Monseigneur Charles de Provenchères annonçant à ses diocésains la nomination de son auxiliaire en 1972 écrivait : "Je l’ai choisi parce que je savais qu’il était homme de doctrine, ouvert à l’action pastorale, ami des prêtres." C’est ainsi qu’il a vécu son ministère épiscopal parmi nous.

Homme de doctrine, il l’a été. D’une exceptionnelle intelligence, d’une grande culture théologique, nous avons bénéficié de ses éditoriaux dans "Eglise d’Avignon", textes repris dans beaucoup d’autres bulletins religieux. L’Observatore Romano le sollicite pour des articles de fond. Il en était de même pour ses homélies. La clarté de ses interventions était appréciée par les fidèles lors des fêtes liturgiques pour le Jeudi Saint, les confirmations, les ordinations, les grands rassemblements, lors du Festival d’Avignon. Il était soucieux de la formation de tous, prêtres, diacres, laïcs. Il mit en route l’IDF (Institut Diocésain de Formation) en 1982. Il avait le souci d’utiliser tous les moyens de communication sociale pour annoncer l’Evangile. Ainsi fut créée en 1991 la radio diocésaine "Radio Lumières", devenue RCF-Lumières. Il s’exprimait chaque semaine dans "le mot de l’Evêque" au micro d’Edith Libman, répondant aux questions posées par les auditeurs. Il commençait toujours par les plus embarrassantes, se tenant au courant des évolutions contemporaines. Il a soutenu la radio avec détermination.

Ouvert à l’action pastorale, il le témoignait par son attention à l’apostolat auprès des jeunes, des Mouvements, de l’Enseignement Catholique, du séminaire interdiocésain d’Avignon, qui a tant apporté à notre diocèse, des Pèlerinages diocésains, pour les JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) comme celles de 1997 à Paris. Cet esprit missionnaire lui permettait de veiller à l’envoi de prêtres Fidei Donum en Afrique, en Amérique Latine. Il a accueilli Dom Helder Camara. Il mit en route, avec le père André Mestre en 1990, un grand rassemblement avec le cardinal Gantin "pour une marche ensemble dans l’histoire des hommes" et ce fut le synode avec deux assemblées synodales en 1995 et 2001 "Avance au large". Nous expérimentions ce que voulait dire "faire route ensemble. Déjà en 1983, la promulgation du nouveau code nous ouvrait à porter ensemble prêtres et laîcs la charge pastorale "pour que soient créés les divers conseils diocésains et paroissiaux comme instruments au service de la vie et de la mission de notre Eglise".

Monseigneur Bouchex nous faisait vivre au diapason de l’Eglise Universelle. Ainsi, lors de la publication de la plaquette "Notre Eglise paroissiale" de la commission diocésaine d’art sacré, il écrit : "Si l’église matérielle existe, c’est pour qu’existe l’Eglise faite des "pierres vivantes" que sont tous les chrétiens." Nous avons célébré avec lui à Rome l’Année Sainte de la Rédemption en 1983 et le Jubilé de l’An 2000.

Ami des prêtres, il le manifestait par une amitié paternelle, fraternelle même, dans le respect de chacun d’eux dans leur ministère et leur sacerdoce. Toujours soucieux de leur vie spirituelle par les retraites, les récollections, les temps de formation, tout particulièrement les jeunes prêtres. Il a ordonné 26 prêtres et 19 diacres et aussi accompagné dans leur Pâque 96 prêtres et religieux décédés et 2 diacres. Il a été pour nous un exemple de prière, de vie intérieure, de vie dans l’Esprit. Cet amour de l’Eglise a été vécu particulièrement lors des moments difficiles où des décisions étaient à prendre. Il l’avait exprimé dans sa première homélie à Notre Dame des Doms : "Je crois à l’Eglise, je le dis pleinement conscient qu’elle est faite d’hommes pécheurs puisque j’en suis et je vous invite à le faire avec moi, n’ayant d’autre préoccupation que de servir avec vous l’Eglise du Christ, pour la gloire du Père, dans la communion de l’Esprit".

Quand s’approcha le temps de la démission, selon l’usage à 75 ans, en 2002, Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz, son successeur, lui confia l’aumônerie de la Visitation de Sorgues et une présence sacerdotale au CHS (Centre Hospitalier Spécialisé) de Montfavet.
Il aimait les pauvres en toute humilité et simplicité Pendant ses huit années de retraite très relative, il a mis en oeuvre la publication d’une douzaine d’ouvrages où l’on retrouve son style concis, lisible par tous. Le dernier édité par Parole et Silence " Vivre Vatican II " a paru fin janvier 2010.
A Béthanie en décembre 2009, il retrouve à la chapelle les oeuvres de l’abbé Marcel Roy qu’il avait choisies pour ce lieu : "Le Christ de gloire" et "Marie la mère du Sauveur". Musicien dans l’âme, il aimait la beauté de l’art et la musique. Le jour de Pâques nous avons célébré le Christ ressuscité, nous avons proclamé ensemble la prière composée à la fin de son livre "Nous avons vu sa gloire – l’Evangile du disciple bien-aimé".

"Ton Eglise Seigneur Jésus est faite de la pêche et du repas, de la mission et du rassemblement. Tu nous dis chaque jour "Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez". Après la pêche il y a le repas "Venez déjeuner". Merci d’avoir appelé Pierre et Jean, de nous envoyer à la pêche et de nous inviter au repas. Donne-nous d’aimer ton Eglise, d’être heureux d’en faire partie, de tenir en elle notre place quelle qu’elle soit. Sainte Marie, toi la mère et le modèle de l’Eglise, prie pour elle et prie pour nous".

Depuis ce jour, le cancer a poursuivi son oeuvre, amenuisant les forces de Mgr Bouchex. Mais il resta lucide jusqu’au bout. Beaucoup gardent dans le coeur son regard éclatant de joie quand on lui serrait les mains. Entouré d’affection par ses médecins, le personnel de la Villa Béthanie et de nombreux prêtres et laïcs, ce fut l’étape de la prière silencieuse. Il reçut le viatique en ce 6e dimanche de Pâques, le 9 mai. Ce dimanche l’évangile dans nos églises proclamait la parole de Jésus :

"Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera nous viendrons chez lui, nous irons chez lui. […] C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne."

Paroles de Monseigneur Pontier, en ouverture de la messe

Nous voici rassemblés autour de la dépouille mortelle de Mgr Raymond Bouchex, avec vous Mgr Jean Pierre Cattenoz et tout le diocèse d’Avignon. Je voudrais saluer les autorités civiles, militaires et religieuses qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence.
Ma pensée va d’abord vers vous, les membres de sa famille auxquels j’adresse nos sincères condoléances et vous assure de notre prière fraternelle.

 

Et puis vers vous, diocésains d’Avignon : vous voici autour de celui qui a été votre évêque durant 22 années. Sa simplicité, la rigueur et la clarté de sa pensée, son attention discrète et chaleureuse, sa profondeur de vie spirituelle vous ont beaucoup nourris et apportés.

 

Je pense à vous encore, prêtres et diacres de ce diocèse et particulièrement ceux auxquels il a imposé les mains : c’est un lien plus particulier qui s’était noué entre lui et vous et vous savez combien il était très proche de vous tous.

Nous sommes nombreux à être venus vous rejoindre : Evêques, prêtres, amis, qui avons croisé Mgr Bouchex en des moments divers de sa vie. Oui, vraiment, si la peine nous marque, surtout celle de l’avoir vu souffrir durant ces derniers mois, c’est un profond sentiment d’action de grâce qui nous habite et que nous voulons faire monter vers Dieu pour la vie, le ministère, le témoignage, le service de l’Eglise de France de Mgr Bouchex, dont on vient de nous rappeler le déroulement.

La Bible repose sur son cercueil. Il s’en est abondamment nourri ; il a annoncé Celui qui est Parole de Dieu, nourriture de vie et vers lequel nous nous tournons maintenant. Que dans sa miséricorde, le Seigneur lui pardonne ses péchés et nous renouvelle dans son amour.

Homélie du Cardinal Bernard Panafieu

La mort est une parole de Dieu et, paradoxalement une Parole de Vie. Saint Paul l’exprimait dans sa lettre aux Ephésiens :

"Autrefois vous étiez morts à cause des fautes et des péchés dans lesquels vous viviez mais Dieu est riche en miséricorde. Il nous a fait revivre avec le Christ. Avec Lui Il nous a ressuscités. Avec lui Il nous fait régner aux cieux dans le Christ Jésus." (Ep 2, 1.6)

Nous sommes des pécheurs, mais des pécheurs pardonnés dans les sang du Christ et notre vie, dès lors, si chargée d’épreuves soit-elle, est le chemin qui conduit au Royaume de paix et de lumière où Jésus nous précède, premier né d’entre les morts. Comme un vrai pasteur, les yeux fixés sur Jésus dans sa Parole et sa présence eucharistique, votre ancien archevêque, Mgr Bouchex, n’a cessé d’annoncer cette Bonne Nouvelle, lors des visites pastorales et les contacts multiples que générait son ministère épiscopal, comme dans ses écrits à la doctrine sûre, au style direct et clair, à la pédagogie affinée. Avec la modestie qui le caractérisait et le courage de la foi qui l’habitait, il a proclamé ce mystère de vie auquel il adhérait pleinement, cette confiance sans faille en la miséricorde du Seigneur que traduit le Psaume 15 :

"Tu ne peux m’abandonner à la mort. Tu m’apprends le chemin de la vie. Devant ta face, débordement de joie." (Ps 15, 10-11)

Tous ceux et celles qui parmi nous comme les apôtres s’émerveillent devant le tombeau vide, nous qui reconnaissons le Christ ressuscité en cet anonyme qui ne prend visage que lorsqu’il nous appelle par notre nom et nous invite à regarder le jour qui se lève, à attendre le matin qui vient, nous sommes attendus sur l’autre rive pour le repas de l’Alliance. Il nous reste à remettre notre vie entre les mains de Dieu dans un sentiment de paix confiante : "Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Seigneur, Tu sais tout, Tu sais bien que je t’aime". Eclairés par la Parole de Dieu, soutenus par le témoignage pascal de ceux qui nous ont précédés, avec notre frère Raymond Bouchex, entrons résolument dans ce mystère de foi que nous annonçons en cette eucharistie.

En effet, c’est dans l’Eucharistie qu’il a puisé la force d’assumer sa mission épiscopale vécue comme un don total de lui-même pour le peuple de ce diocèse, à la manière de François de Sales qui écrivait le soir de son ordination épiscopale : "Le jour de ma consécration épiscopale, Dieu m’a ôté à moi-même pour me prendre à Lui et pour me donner au peuple."

Oui, il aimait les habitants du Vaucluse qu’il devait servir pendant 24 ans, selon les trois charges d’enseigner, de sanctifier et de gouverner, mais lorsque l’âge et la fatigue survinrent, il sut s’effacer avec le sentiment que la journée allait bientôt se terminer, que le soir commençait à tomber et que venait l’heure du silence intérieur qui permet à Dieu de s’imprimer définitivement en nous.

Chacun de nous se savait écouté et compris, lors même que sa parole se faisait silence. Mais il mettait dans ses sentiments de pasteur, la même réserve que celle qui habitait son tempérament de Savoyard. Il n’était pas l’homme des grandes effusions et démonstrations. Il avait appris dans sa méditation quotidienne de la Parole de Dieu à approfondir la rencontre de Jésus qu’il avait faite, dans son enfance au bord du lac Léman, dans le contexte familial chrétien où il avait entendu l’interpellation de Jésus ressuscité : "M’aimes-tu ?" Sans bruit et sans qu’un événement extraordinaire ne vienne se manifester ; il avait épelé le nom de Dieu sur le registre de l’Amour reçu et partagé. À cet amour qui venait le rejoindre il ne pouvait répondre que par un acte d’abandon : "Seigneur, Tu sais tout, Tu sais bien que je t’aime."
Le cri de la foi, Mgr Bouchex l’a repris dans la grisaille des jours et les épreuves liées à sa charge, et jusqu’aux derniers jours de sa vie. Mais il était habité par cette certitude que l’histoire d’une vie chrétienne est toujours celle d’une fidélité, qu’il n’y a de mission dans l’Eglise que dans la consécration de soi-même au Christ Pasteur et que l’appel à l’évangélisation est d’abord une invitation à la conversion du coeur.

Frères prêtres, votre ancien archevêque vous aimait, je puis en témoigner. Il vous considérait comme ses collaborateurs dans le service de l’Evangile. Il vous faisait confiance. Il souhaitait que vous viviez en communion les uns avec les autres et que, dans la diversité des tempéraments et des sensibilités pastorales, vous ayez la conscience aigüe que la communion ecclésiale n’est pas de l’ordre des affinités, mais trouve sa source dans l’imposition des mains reçue au jour de notre Ordination sacerdotale. Sa mort est un appel à vous tous prêtres, à vivre la communion sacramentelle du presbyterium dont l’évêque est le garant. Votre ancien archevêque est parti avec cette blessure au coeur qui l’a rongé ses derniers mois sans pour autant entamer son espérance, et qui rendait sa prière pour le diocèse d’Avignon tenace et confiante, notamment la prière du chapelet à la Vierge Marie… Ainsi, j’en ai été témoin, il a offert sa vie et sa mort pour que se creusent dans ce diocèse les chemins de l’unité, se vive le pardon mutuel, et s’édifie l’Eglise du Christ non comme une tour de Babel, mais comme une table fraternelle dressée pour que chacun y trouve le pain partagé. C’est le dernier testament que j’ai recueilli de lui. Ne le laissons pas sans réponse.

Frères et soeurs, nous sommes tous ce matin plus proches de Dieu parce que son serviteur Raymond est accueilli dans le Royaume de réconciliation et de paix, sans cesser pour autant de nous porter dans sa mémoire et dans son coeur.

C’est l’heure de l’au revoir. Mais votre Archevêque, tel un veilleur sur les remparts de la ville, continue à prendre dans son offrande au Père le peuple qui lui avait été confié par la grâce du sacrement de l’épiscopat, et il me semble l’entendre, lui, proche de son Seigneur, comme le disciple que Jésus aimait, reprendre la prière pastorale de Cyrille de Jérusalem, évêque du IVe siècle :

"Seigneur mon Dieu garde ce troupeau fidèle qui t’appartient auquel tu as donné comme chef le serviteur incapable que je suis. Délivre-les du mal. Fais-en un peuple choisi unanime dans la vraie foi et la doctrine authentiques. C’est par la grâce que tu nous as chargés de prêcher l’Evangile de ton Christ. Ceux que tu m’as donnés, je te les rends comme t’appartenant. Dirige les par la force de ta main droite et couvre-les de tes ailes afin que tous louent et glorifient ton nom, celui du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Amen"

 

(Extrait de "Eglise d'Avignon" n°60, juin 2010)