Charles de Foucauld, canonisé ce 15 mai 2022

13 mai 2022

Charles de Foucauld naît à Strasbourg le 15 septembre 1858, dans une famille riche et chrétienne. À l’âge de 6 ans, il perd ses parents. Sa jeune sœur et lui sont recueillis par le grand-père maternel. En 1870, il connaît la souffrance de la guerre, l’invasion de sa ville qu’il doit quitter avec sa famille pour se réfugier à Nancy. C’est là qu’il fait sa première communion avec une grande ferveur. A 12 ans, il a connu la mort d’êtres chers, le déracinement, l’exode. De 1874 à 1876, il commence à s’éloigner peu à peu de la foi. A 18 ans, il entre à Saint-Cyr, il ne travaille guère, ne trouvant pas le sens de sa vie. A la mort de son grand-père, sa vie part à la dérive. Il dilapide son héritage. A 24 ans, il démissionne de l’armée et part à la découverte du Maroc. A son retour, sur le conseil de sa cousine, il va trouver l’abbé Huvelin. Il écrit à son ami Henri de Castries : « je me suis mis à aller à l’église, sans croire, à répéter cette étrange prière : ‘mon Dieu, si vous existez, fait que je vous connaisse’. »
Le 15 janvier 1890, il entre à la trappe Notre Dame des Neiges. En février 1897, il quitte La Trappe, part en Terre sainte pour vivre à Nazareth une vie de prière et d’enfouissement. En 1901, pour porter Jésus aux hommes les plus délaissés, il accepte d’être ordonné prêtre à Viviers. Il a 43 ans. Il part au Sahara et s’installe à Béni-Abbès. Le 1er décembre 1916, il est tué à Tamanrasset sans laisser un seul disciple pour continuer sa mission.

Charles de Foucauld est reconnu officiellement par l’Église qui nous le propose comme guide. Il me semble que nous devons saisir cette occasion pour exposer son message et montrer en quoi il peut-être un chemin de vie chrétienne aujourd’hui. En le regardant vivre ou en lisant ses écrits, on découvre un homme en chair et en os, constamment en recherche, avec sans doute des contradictions et des faux pas, mais un homme passionné, pris d’amour, animé par une flamme intérieure, toujours en éveil.

Il a voulu être frère universel, non pas frère de tous les hommes, mais frère pour tous les hommes. Malgré son désir de fonder des fraternités, il a vécu seul jusqu’à sa mort, au cœur d’une population étrangère à la foi chrétienne. En 2022, sa spiritualité est vécue dans le monde entier, par 20 branches de la famille foucauldienne. Les moines de Tibhirine étaient très proches de sa spiritualité. Ce que l’on ignore souvent c’est que la grande majorité des disciples de Charles de Foucauld sont surtout des laïcs : hommes et femmes célibataires ou mariés. Il y aussi des religieux vivant en fraternité ou de manière solitaire.

La particularité de la spiritualité de Charles de Foucauld :

- la présence à Dieu rencontré dans l’adoration, temps d’intimité et de gratuité et puisque c’est celui de l’amour ;

- l’Eucharistie et le partage d’évangile ;

- la présence aux hommes, solidaires de ce que le Seigneur met sur notre route par nos engagements avec et au service des autres, selon nos possibilités d’écoute et d’accueil : la proposition de l’Évangile ne peut se réaliser que par le témoignage d’une vie fraternelle et simple : le « vivre avec ». L’Évangile n’est pas qu’un livre, mais l’Évangile se vit.

« On fait du bien, non dans la mesure de ce qu’on dit et de ce qu’on fait, mais dans la mesure de ce qu’on est, dans la mesure en laquelle Jésus vit en nous. » Charles de Foucauld

Comment crier l’Évangile par toute notre vie, quand nous nous trouvons en face d’amis incroyants ou de religions différentes ?

« Avec certains, sans leur dire jamais un mot de Dieu, ni de la religion, patientant comme Dieu patiente.
Avec d’autres, en leur parlant de Dieu dans la mesure qu’ils peuvent porter. Surtout, voir en toute humain un frère. »
Charles de Foucauld

Vivre Nazareth, c’est tenter de vivre la bonne nouvelle dans la discrétion du quotidien et de faire d’une vie ordinaire une vie extraordinaire, à la recherche constante du Fils de Dieu incarné, par l’accueil et la solidarité avec les plus pauvres, qui sont présence du Christ au milieu du monde.

« Faisons de notre mieux, sûrs de l’aide de Dieu. » Charles de Foucauld à Massignon.

Lucienne Ferron