Da capo ! De nouveau ! Derechef !

1er décembre 2023

En célébrant le 1er dimanche de la nouvelle année (liturgique) avec la présence et le soutien des musiciens de l’Harmonie d’Orange et des chanteurs du Chœur du Conservatoire, le mot ‘Da Capo’ m’est venu à la mémoire. En musique, cette indication demande à l’interprète de repartir au début de la partition, pour faire entendre ‘de nouveau’ la mélodie par laquelle le compositeur cherche à toucher son auditeur. Il en va de même avec le Seigneur qui nous invite toujours à de nouveaux commencements et à tirer de notre trésor des choses anciennes et des choses nouvelles (Mt 13, 52). ‘Derechef’, c’est-à-dire une nouvelle fois, nous allons nous préparer à vivre Noël et célébrer le mystère de l’Incarnation… puis nous serons conduits jusqu’à Pâques pour célébrer, une nouvelle fois, le mystère de notre Rédemption. Le chrétien ne répète pas de manière aveugle ! Il approfondit ce que le Seigneur lui donne ; il s’ouvre à la grâce que Dieu lui communique maintenant à l’occasion d’une fête mainte et mainte fois vécue. Ne répétons pas les choses servilement ou mécaniquement ! Vivons-les avec une âme nouvelle !

A ce sujet, samedi 25 novembre, lors du conseil pastoral, un tour de table demandait aux personnes présentes d’indiquer ce qui les anime et les fait vivre. Les différentes réponses se complètent et décrivent ce que chacun de nous, membre de l’Eglise catholique, s’efforce de déployer dans l’état de vie qui lui est propre. C’est ainsi que nous abordons le thème « vocations et coresponsabilité » afin de donner sur ce sujet une réponse à notre évêque, Mgr François Fonlupt.

  • Baptisé(e), qu’est-ce qui me nourrit personnellement et me fait grandir dans l’Eglise ? 

Seul(e), en couple et/ou en famille, la PRIERE est la nourriture de ma vie. Elle s’appuie sur la Parole de Dieu, parfois recueillie dans une ‘bouchée quotidienne’ notée et conservée dans un cahier. Ce cahier devient, à la relecture, une rivière attestant du mûrissement de mon histoire sainte. 

La célébration de l’EUCHARISTIE, le dimanche et/ou en semaine, (en lien avec les autres sacrements et particulièrement la CONFESSION) me nourrit individuellement tout autant que la communauté à laquelle j’appartiens. Au-delà de son aspect visible, l’Eucharistie me relie à toute l’Eglise, même dans l’ADORATION silencieuse. Cette bouffée d’oxygène me permet de me poser devant le Seigneur et j’y vis tout à la fois une rencontre personnelle et communautaire avec Jésus. Même si je suis seul, c’est un temps d’Eglise. 

Pour la FORMATION personnelle, les lectures tout autant que les Mardis de la Paroisse enrichissent nos vies.

La présence de nombreuses familles donne à l’état de vie du mariage une forte visibilité dans notre paroisse avec le témoignage que Dieu est présent dans notre couple depuis le début ou parfois après plusieurs années de vie conjugale. Répondre à ma vocation de baptisé(e) et me tenir dans cet état ne se décline pas que dans le mariage ou la vie sacerdotale ou consacrée. Le célibat n’est pas toujours choisi : subi, il représente une épreuve. Comment aider les personnes dans cette situation à accueillir le regard personnel et singulier que Dieu pose sur elles ?

PRIERE, PAROLE de DIEU, EUCHARISTIE, FORMATION nous poussent à la charité. J’aimerais être plus disponible… je visite les malades ou personnes seules dans les maisons de retraite ou à domicile… je visite les prisonniers… A travers le Secours Catholique, la Soupe de l’Amitié ou Habitat et Humanisme, je me tourne vers les autres avec le désir de les aider concrètement mais aussi par l’écoute et la prière pour eux. Dans ces rencontres, le Seigneur est présent et Il est à l’œuvre ! 

Pour d’autres, le TRAVAIL les préoccupe au point de prendre tout leur temps. J’arrive à passer à la chapelle ou à l’oratoire 5 ou 10 minutes en fin de journée afin de prier pour la paix. 

Beaucoup soulignent que l’EXEMPLE du FRERE et les TEMOIGNAGES les nourrissent. Pour leur part, les Sœurs Carmélites Messagères de l’Esprit indiquent avoir constaté qu’elles exercent bien et heureusement leur charisme missionnaire dans notre paroisse et qu’elles cherchent, comme chaque baptisé, la sainteté – c’est-à-dire la correspondance à la volonté du Seigneur - avant toute autre chose. 

Au terme du tour de table, un des prêtres présents souligne que, dans leurs paroles, les laïcs me donnent une prédication ! Le temps de la rencontre avec le Seigneur comme avec les frères est le sel de l’évangile. Il nous faut veiller à ce qu’il ne soit ni trop brûlant, ni amer. Veillons à être la bonne odeur (saveur) du Christ dans le monde sur lequel nous sommes ouverts et vers lequel nous sommes envoyés en mission pour l’ANNONCE de l’EVANGILE.

Alors, Bonne et Belle année !

Père Michel BERGER