Dans le désert, entendre la Parole de Dieu

3 décembre 2021

En ce deuxième dimanche de l’Avent, la personne de saint Jean Baptise est au centre de notre méditation des Écritures. Jean est à la charnière entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Il est « le plus grand des prophètes » (Lc 7, 28) a dit Jésus et le témoin de l’Agneau de Dieu : l’ami de l’époux, dira-t-il de lui-même. Sa mission est simple : Préparer le chemin du Seigneur et conduire le peuple vers Lui par le baptême de repentir et la prédication.

C’est la Bonne Nouvelle, porteuse de la joie divine et qui réjouit l’homme. Le prophète l’avait annoncé : « Quitte te robe de tristesse et de misère, et revêt la parure de la gloire de Dieu pour toujours » (Baruch 5,1). Dieu ramène son peuple déporté jusqu’à Jérusalem, cela se fait dans la joie et aucun obstacle ne doit se mettre en travers « les hautes montagnes et les collines sont abaissées » (Ba 5,4). Phrase que l’évangile reprend pour décrire la mission de Jean Baptiste et sa prédication dans le désert. Il ne s’agit plus de ramener le peuple à Jérusalem mais vers son Dieu sauveur : « Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3,6). Ainsi sont élargies aux dimensions de l’humanité les promesses faites à Abraham : chaque homme est créé pour partager la vie divine.

C’est dans l’attente de cette rencontre avec le Seigneur que se trouve la vraie joie, partagée en Église avec les frères et sœurs : Paul prie avec joie pour les Philippiens parce qu’ils sont en communion avec lui. Ce n’est pas parce qu’il les aime plus que d’autres mais à cause de la communion de foi, pour l’annonce de l’Evangile.

La joie fraternelle dans une communauté chrétienne ne vient pas d’abord qu’on se trouve bien ensemble, qu’on est sympathique, mais qu’on œuvre ensemble pour l’Evangile. L’amour de Paul pour eux repose « dans la tendresse du Christ Jésus » (Ph 1, 6). Et sa prière pour eux n’est pas un repli sur soi mais une croissance dans la connaissance de ce qui est bon et conduit ainsi à une juste attitude pour le jour du Christ, c’est-à-dire le moment de la rencontre définitive avec lui lors de sa venue à la fin des temps ou lors de notre passage en Dieu.
Notre monde d’aujourd’hui est bien semblable à celui qu’a connu Jean Baptiste, les grands de la terre sont en place et gouvernent mais ils ne peuvent pas entendre la Parole de Dieu, car il faut pour cela être dans le désert comme Jean, quelle que soit la forme de ce désert.

Que chacun de nous trouve au fond de lui-même ce lieu sacré de solitude paisible où Dieu nous parle et nous attire vers l’Agneau / Epoux. Que chacun de nous diminue pour que Lui grandisse en nous et dans les autres.
Prions avec l’oraison de ce dimanche : « Seigneur tout puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils , mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Amen ».

Père Grégoire VU