De retour ! Message du Père Yvon Filebeen

21 avril 2022

Chers amis d’Orange et de Caderousse,

Aujourd’hui, c’est le dimanche de la divine Miséricorde, et le Seigneur me fait cette miséricorde de revenir en France quelques semaines, si bien que je serai parmi vous dimanche prochain. Je serai heureux de vous revoir et de partager les joies et les peines de la mission à Taïwan.

Pourtant il y a un retour beaucoup plus important que le mien, c’est celui qui fait l’objet de l’évangile de ce dimanche : le retour du Seigneur, le dimanche qui suit sa Résurrection. Jésus revient par miséricorde afin que Thomas puisse le voir et le confesser comme Seigneur. Ce retour est bien différent du mien, qui reviens pour des vacances ! Notre Seigneur, après le dimanche de Pâques, ne s’est pas éclipsé pour quelque affaire pressante, revenant le dimanche, jour de temps libre, voir ses amis. Non, ce retour fait partie d’un dessein bien arrêté, il est le début d’une longue suite de retours, ces retours qui se font chaque dimanche dans la liturgie dominicale. Depuis ce huitième jour de l’apparition à Thomas, Notre Seigneur se montre aux disciples que nous sommes tous les dimanches, Jésus est en effet présent quand nous sommes réunis en son Nom, quand nous prions, quand nous lisons sa Parole mais il a choisi un moyen par lequel sa présence est encore plus réelle que les formes précédentes : l’Eucharistie.

Ce dimanche où le Seigneur apparaît à Thomas inaugure le rythme hebdomadaire des eucharisties dominicales : chaque dimanche en effet, les chrétiens se réunissent et confessent leur Seigneur présent réellement sous les espèces du pain et du vin. Ce dimanche est donc l’entrée dans le cycle de la liturgie de l’Eglise. Il est appelé traditionnellement le dimanche in albis deponendis parce que les baptisés de Pâques y déposaient l’habit blanc revêtu au baptême et porté tous les jours de l’octave de Pâques. En déposant l’habit blanc, ils indiquaient qu’ils rejoignaient les chrétiens « ordinaires », ceux qui rencontrent désormais leur Seigneur dans le cycle de la liturgie de l’Eglise. L’antienne d’ouverture de cette messe qui ouvre la liturgie de ce jour (du moins dans la messe grégorienne) est d’ailleurs destinée à ces nouveaux baptisés : « quasi modo geniti infantes rationabiles sine dolo lac concupiscite », « comme des enfants nouveaux nés, désirez ardemment le pur lait spirituel », à savoir le sacrement de l’eucharistie où le Christ ne cesse de nous rejoindre. Tout cela nous rappelle que, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, le même Seigneur est présent chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, à Taïwan comme à Orange. Il nous unit à Lui et les uns aux autres en lui. Je reviens donc la semaine prochaine mais en fait... nous ne nous sommes pas quittés !

Père Yvon Filebeen, prêtre des Missions Etrangères de Paris