Dieu existe-t-il ? Peut-on communiquer avec Dieu ?

11 mai 2023

L’évangile d’aujourd’hui répond à la question de Philippe à Jésus : « Montre nous le Père ». C’est une question que tout homme se pose un jour ou l’autre et qui prend même, aujourd’hui, une allure plus radicale : « Dieu existe-t-il ? Et, s’il existe, peut-on entrer en communication avec Lui ? » Saint Jean, dans la page de ce dimanche, met sur les lèvres de Jésus une réponse en 2 volets strictement parallèles : le don de l’Esprit et le retour de Jésus.

L’Esprit, don de Dieu à ceux qui aiment Jésus…

« Le Père vous donnera un autre défenseurs… l’Esprit de vérité… »
Le premier moyen de connaître Dieu et de communiquer avec Lui, selon Jésus, c’est de recevoir l’Esprit-Saint. Il est appelé, ici, le « DEFENSEUR », le « PARACLETOS en grec. Ce mot est tiré de la langue juridique : c’est l’avocat, le conseiller compétent à qui on fait appel pour défendre en justice quelqu’un qui est « accusé ». Et ce défenseur est lié à la vérité. Le procès dans lequel les disciples sont engagés, c’est le procès de la vérité, c’est le procès de Dieu. La mise en accusation de Dieu prend de multiples formes : aujourd’hui, un jeune qui va à la messe est l’objet de moqueries de la part de ses camarades. Pour continuer à communiquer, à communier avec Dieu, il ne peut pas s’appuyer seulement sur ses propres forces ou ses arguments personnels. Il doit accueillir le don de l’Esprit Défenseur, l’Esprit de vérité.

La nouvelle présence de Jésus

« Je reviens vers vous et vous me verrez vivant. »
Le second moyen de connaître Dieu et de communiquer avec Lui, après le don de l’Esprit, c’est une nouvelle présence de Jésus lui-même. Jésus ressuscité, présent tout spécialement dans l’Eucharistie.

Aux yeux du monde, Jésus n’est qu’un disparu, un homme du passé… respectable ou haï ou simplement sans importance. Pour tous ceux-là, Jésus qualifie leur état d’ « orphelin » : ils n’ont plus de Père. Il y a beaucoup d’orphelins de Dieu dans notre monde indifférent.

C’est l’amour qui permet de vivre avec Dieu. « Si vous m’aimez », dit Jésus par deux fois. Effectivement, quand deux époux s’aiment profondément, même s’ils ne sont pas ensemble apparemment, aux yeux du monde qui les regarde de l’extérieur, en fait l’image de celui ou de celle qu’ils aiment est présente en eux. C’est comme si chacun portait l’autre en lui. Et Jésus utilise ce même langage : « En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. » Cela exprime un amour très fort, qui rend l’autre présent mystérieusement, même quand il semble absent.

La condition de tout cela : c’est l’amour qui se traduit par la fidélité.

Sous forme d’inclusion, nous retrouvons à la fin de la réponse de Jésus exactement la pensée du début : « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. » Aimer Dieu ! Observer ses commandements ! Telle est la condition pour que Dieu se manifeste à quelqu’un. Nous voilà bien avertis. Connaître Dieu est tout autre chose que de savoir une vérité théorique, un enseignement abstrait. Il s’agit de la plus haute expérience humaine, celle de l’amour, vécu dans le renoncement à soi pour l’autre. On n’aime pas vraiment l’autre si l’on ne fait pas ce qui lui plaît. Et c’est, hélas ! la raison la plus profonde du sentiment « d’orphelin » qu’éprouve le monde sans Dieu.

Stanislas Tamby, diacre