Edito : Que tous soient un

8 février 2024

La colère a grondé dans les campagnes françaises. Paris la capitale s’est vue encerclée de tracteurs menaçants, et le voyage du pèlerinage paroissial vers Paray-le-Monial, a duré 8h au lieu de 4. Le monde agricole n’en peut plus de ce qu’il considère comme l’arbitraire qui vient d’officines nichées au cœur des cités européennes que sont Bruxelles et Strasbourg.

Face aux mouvements des personnes en quête de mieux être (qui peut les blâmer ?), face à la résurgence des guerres de conquête pour des unions forcées, face aux politiques de terreurs qui sèment le chaos, les usines d’armements accélèrent désormais la cadence, les machines idéologiques tournent à fond de tous les côtés, et désormais des blocs de plus en plus inflexibles se font face. Pendant ce temps, les injustices à l’échelle interne des Etats ne cessent de croître et elles ne reculent pas à l’échelle des nations.

Il se trouve très opportunément qu’il y a très peu de temps, grâce à l’association « chemins d’humanité » j’ai vécu une belle semaine à Strasbourg. Avec des confrères prêtres venus de toute la France, nous avons pu découvrir de près les institutions européennes. De cette formation, je retiens l’idée fondamentale qui s’est traduite politiquement et par définition imparfaitement dans les institutions européennes. Cette idée c’est l’unité. Le projet politique lancé au sortir de la seconde guerre mondiale et qui, aujourd’hui, cristallise bien des rancœurs et des frustrations ne doit pas faire oublier les bienfaits qu’il a rendu possible.

Comme chrétiens, nous savons que l’appel à l’unité vient de plus loin. C’est Dieu lui même qui nous veut unis et rassemblés.
L’enjeu dépasse un projet politique intra mondain, marqué du sceau de la caducité. Toutefois les pépites d’unité du temps présent disent quelque-chose de cette Unité première d’où nous venons et à laquelle nous sommes appelés.

L’humanité est le débordement de la communion d’amour du Père du Fils et du Saint Esprit et elle ne sera à l’abri qu’en prolongeant le souffle de cette Unité. Dans son testament, Jésus nous dit « Que tous soient un ». Travaillons à l’unité dans l’Eglise et dans le monde. C’est une urgence vitale aujourd’hui.

Père Pascal Molemb Emock, curé