Edito du père Doumas

11 janvier 2022

Nous avons pris du retard et du coup j’anticipe un peu sur la réflexion.

Il nous faut être concrets et précis. Il ne sert à rien de faire des théories sur la vie en Eglise, qui bien sûr est communautaire, fraternelle, empreinte de charité, dynamisée par la foi, portée par l’espérance, etc. Il nous faut, en fait, regarder de près ce qu’effectivement nous vivons et ce que nous avons à modifier.

Notre situation est loin d’être catastrophique. Bien sûr, notre vie communautaire n’est pas parfaite. Mais, très souvent, des amis ou des connaissances qui viennent ponctuellement à la messe de Courthézon me le disent : il y a une très bonne ambiance. Quand on arrive dans l’église, on sent qu’il y a une fraternité et l’on se sent accueilli. Et personnellement je ressens cela.

En fait, j’ai, cependant, une vraie inquiétude. Elle concerne l’avenir. Pas l’avenir immédiat, mais à plus long terme, quand il y aura un très petit nombre de prêtres, quand, probablement, nos communautés se seront encore réduites en nombre. Ce que nous avons à réfléchir, c’est le rôle du prêtre et comment la communauté se prendra en charge elle-même. Sans doute y aura-t-il des étapes, que nous ne sommes pas à même d’anticiper, mais la direction est claire et déjà des décisions concrètes seront à prendre.

Théologiquement, on distingue trois fonctions du prêtre. En latin, on dit « munera ». La fonction d’enseignement, la fonction de sanctification et la fonction de gouvernement. Pour chacune de ces trois fonctions, il faut se poser la question de l’articulation du ministère du prêtre avec l’engagement des laïcs. Mais, c’est tout particulièrement, à propos de la fonction de « gouvernement » qu’il faut s’interroger.

En simplifiant, on peut distinguer les décisions que le prêtre prend seul, ou avec un minimum de concertation, les décisions qui sont véritablement prises en commun avec les laïcs et les décisions qui sont prises par d’autres que lui. Lors du prochain pastoral, qu’on maintiendra à la date, déjà reportée, de ce mardi 11 janvier, je proposerai qu’on fasse un tableau avec ces trois colonnes. Ce sera la base de départ pour une véritable réflexion.

Nous pensons que nous connaissons bien ce que nous vivons, mais, je pense qu’en faisant le constat objectif de nos fonctionnements nous aurons des surprises, qui seront sources d’interrogations : pourquoi fait-on ainsi ? Est-ce juste ? Mais, comment modifier ? Selon quelle orientation ? Avec quels moyens ?