En chemin vers Pâques, nous laisser conduire par l’Esprit

2 mars 2022

Bloc-Notes, Mars 2022

Ils étaient quelques 25 catéchumènes, ce vendredi, venant de divers lieux du diocèse, pour vivre un temps de rencontre leur permettant de se découvrir les uns les autres, un temps d’échange et de partage, pour être accueillis par leur évêque, et entrer ainsi dans l’horizon de l’Appel Décisif qui sera célébré le 1er Dimanche de Carême, le 6 mars prochain…

Ce mercredi nous débutons en effet le temps du carême par la cérémonie des cendres. Et les catéchumènes nous donnent d’entrer dans ce temps d’une manière particulière.

Ce sont eux en effet qui nous indiquent la route vers Pâques et nous appellent à prendre la route du disciple, à la suite de Jésus qui prend résolument le chemin qui mène vers Jérusalem et nous entraîne avec lui en son passage de la mort à la vie.

Ces quarante jours sont ces jours où les catéchumènes sont invités à vivre l’ultime préparation à la réception des sacrements de l’initiation : le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie.

Dans leur vie, traversée par des questions, des attentes, des blessures… ils ont entendu plus fortement cet appel à se tourner vers le Christ et à laisser leur vie éclairer par sa présence et sa Parole. Ils ont frappé à la porte de l’Église, rencontré des chrétiens, un prêtre… et depuis quelques mois ils cheminent, accompagnés par d’autres chrétiens, éclairés, entraînés par la Parole de notre Dieu et la communauté qui les accueille. 

 

La célébration de l’Appel Décisif ce premier dimanche de carême leur signifie non seulement la prise au sérieux de leur demande, mais l’appel effectif de l’Église, par la voix de l’évêque, à recevoir ces sacrements. Ce temps du carême devient donc déterminant. Il les invite et nous invite avec eux, comme la liturgie nous le rappellera de dimanche en dimanche, à résister aux tentations qui peuvent habiter nos vies, à ne pas nous laisser piéger par la soif des biens matériels, à renoncer à l’ambition de dominer, à marcher humblement à la suite du christ. Invités à nous laisser conduire par l’Esprit.

Dans cet élan, ils nous demandent d’être avec eux et nous entraînent à les suivre sur ce chemin. Il s’agit bien, les uns avec les autres, les uns pour les autres, de consentir au travail de l’Esprit, de marcher avec ceux qui demandent le baptême, de soutenir ceux qui sont à nos côtés, d’accueillir ceux qui reviennent.

Jésus le Christ, prenant le chemin de Jérusalem, où il va révéler sa passion pour les hommes et pour son Père, nous constitue en Église, nous invite à marcher avec d’autres, à discerner et dépasser les obstacles que nous pouvons mettre au travail de l’Esprit dans nos vies.

Appel – chemin avec d’autres – scrutins – réconciliation – conversion … ce temps du carême nous redit le chemin de la Bonne Nouvelle dans le cœur des hommes et des femmes, qu’ils se préparent au baptême, qu’ils changent leur cœur, qu’ils fassent pénitence…

 

La Bonne Nouvelle de Jésus le Christ qui fait librement de sa vie une vie donnée pour ses frères et pour son Père, cette Bonne Nouvelle est toujours actuelle et agissante. Nous avons à demeurer en marche vers le Royaume que le Père nous offre. Il nous faut reprendre la route, oser quitter ce qui nous entrave, ce que nous avons à laisser et, au cœur de cette marche, nous tourner vers nos frères.

 

Comment ne pas penser à cette spirale de violence qui se met en place en Ukraine ; à la suite du pape François et des évêques de France, prions et jeûnons pour que la force de la paix puisse l’emporter sur cette violence aveugle qui œuvre à détruire le peuple ukrainien et également le peuple russe.

Notre terre attend de manière vive ces espaces de paix et de fraternité. Le temps du carême nous en redit le chemin pour que, de manière définitive, cette paix soit offerte au monde. En marchant sur cet horizon, nous manifestons à tous que le monde n’est pas condamné à sombrer dans le repli, la violence, le rejet. Nous savons combien il a besoin de ce signe en ces jours douloureux.

Poussés par l’Esprit, laissons-nous entraîner à la suite du Christ. 

+François Fonlupt
Archevêque d’Avignon