La violence est présente de bien des manières. Elle se manifeste dans les paroles, dans les actes. Elle n’est pas acceptable. Il nous faut nous attacher à ne pas nous laisser entraîner par elle. Elle révèle une souffrance subie qui est en nous, parce que nous sommes blessés. Qu’est ce qui n’est pas respecté, pris en compte ? Quel chemin nous faut-il prendre pour que la vie soit respectée et soutenue pour chacun ?

Évêques, réunis à Lourdes, avec de nombreux laïcs travaillant avec nous sur les décisions à prendre dans le suivi de notre engagement pour intensifier la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église sur les personnes mineures et vulnérables, nous avons aussi voulu, dès le début de ces journées, redire notre attention au débat en cours sur le juste accompagnement de la fin de vie dans notre pays. « Nous aimons et nous croyons à la liberté. Nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. »

Ce mois d’avril s’ouvre par le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Il nous introduit dans la semaine sainte où nous sommes une nouvelle fois invités à suivre et contempler Jésus dans sa passion pour les hommes et le don de sa vie, nous manifestant ainsi jusqu’où va l’amour de notre Dieu pour tout homme.

Au cours de ces jours, nous célébrerons la messe chrismale accueillant la source du don se déployant dans la célébration des sacrements, puis les trois jours saints, pour nous laisser entraîner avec Jésus dans sa mort et accueillir la puissance de sa résurrection.

Nous sommes invités à contempler et nous laisser rejoindre et habiter par la Passion de Jésus. Le témoignage des évangiles et la liturgie de l’Église, au rythme de ces jours, nous disent de manière ultime le mystère de Dieu et ce qu’il nous livre et nous révèle de son amour.

Disponible à la parole du Père, Jésus ne retient rien, se dépouillant de l’égal de Dieu pour se faire semblable à nous. Accueillant à tous, vulnérable à l’accueil de l’autre, nous le voyons blessé de cette ouverture qu’il a osée. Il est allé à la rencontre de chacun. Il n’a laissé personne de côté. Il manifeste ainsi ce Dieu pauvre parce qu’éternellement tout donné, parce qu’il ne retient rien.

Une nouvelle fois, dans sa liturgie, l’Église reçoit et contemple respectueusement la blessure de Jésus, cette plaie ouverte, d’où jaillit le don.
De ce lieu, la vie va germer, renouvelée, traversée par ce mouvement d’amour.
Laissons-nous rejoindre jusque dans ce qui est blessé de nos vies. En ce lieu où la vie est donnée, nous sommes à la source de ce qui irrigue nos existences et nous entraîne sur des chemins de fraternité et de Paix.

A l’approche de sa Pâque que le Seigneur soit avec nous. Qu’il nous donne de l’accompagner sur ce chemin.

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon