Jésus nous livre aujourd’hui une parabole qui cause toujours un certain malaise chez nous car elle parle en termes élogieux d’un administrateur malhonnête. Beaucoup de ceux qui entendent cette parabole sont déconcertés en entendant Jésus louer un ‘filou’ ! Pour comprendre, il faut toujours tenir compte de ce qu’il dit immédiatement après : « Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière ».(Lc 16, 8)
Jésus prend un exemple dans la vie concrète : un gérant se trouve dans une situation difficile. Il va être licencié. Il trouve le moyen de s’assurer une vie tranquille dans le futur.
Accusé de gaspiller les biens de son maître, cet intendant doit lui rendre compte de son administration qui va lui être enlevée. Sa situation est donc préoccupante même si elle est méritée. Alors qu’il se trouve dans une situation difficile, cet homme devrait connaître la peur et l’angoisse. Jésus met en relief qu’il ne se laisse pas décourager mais trouve le moyen de préparer son avenir.
Pour mieux comprendre, nous pouvons chercher dans l’Evangile une autre situation semblable, celle décrite dans la parabole de Lazare et de l’homme riche (Lc 16, 19-31). Cet homme n’a pas agi de manière à faire de Lazare son avocat dans l’au-delà. Il a établi entre eux une force de séparation. Le résultat en est que Lazare qui se trouve aujourd’hui dans l’éternité ne peut plus l’aider.
Pour autant, Jésus est attentif et ne veut en aucune manière approuver la malhonnêteté contre laquelle il met en garde. Il nous dit : « Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande. Si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? »(Lc 16, 10-11).
Jésus ne cesse de répéter que les biens matériels sont dangereux pour l’âme car ils favorisent l’égoïsme plutôt que la générosité. Quant à nous, nous devons être fidèles et nous considérer comme administrateurs du Seigneur pour exercer sa charité généreuse et délicate.
Jésus finit par nous parler face à la nécessité de choisir entre l’esclavage de l’argent et le service de Dieu. « Il n’est pas possible dans le même temps de servir Dieu et Mammon. » (Lc 16,13).
Le Seigneur nous invite à une attitude claire. Nous devons être intelligents et ingénieux, mais pour le bien, pour l’exercice de la charité généreuse.
Nous devons savoir trouver des solutions pour aider ceux qui sont dans le besoin. Il ne faut pas succomber à l’inertie mais être entreprenants.
Il est fréquent que les chrétiens soient généreux. L’Eglise ne doit pas hésiter à prendre des initiatives en faveur de ceux qui sont dans le besoin. Chacun des chrétiens peut collaborer aux actions mises en place par l’Eglise afin de progresser sur la voie de la générosité plutôt que de se laisser contaminer par l’esprit du monde qui nous entraîne à la poursuite du profit par tous les moyens possibles.
Père Grégoire VU, vicaire