Voici que le Semeur est sorti, et ce qu’il sème c’est la parole.
La semence est la Parole de Dieu

Le semeur est sorti.
Il rejoint,
Il se déplace,
Il vient rejoindre chacun.

Le semeur est sorti,
Comme le Père est sorti pour attendre son enfant.
Comme la mère qui attend et accueille.
Il vient comme pour anticiper le retour,
Il vient pour nouer la relation.

Le semeur est sorti pour semer…
Il sème la Parole.
Une parole adressée aux foules,
Proposée à tous.

Une parole adressée à tous, nous en faisons l’expérience en ces jours. Avignon devient, redevient, comme chaque année, ce lieu où la parole est déclamée, jouée, proposée, diffusée de tant de manières.

Lieu où la parole se déploie, où la parole explose, où il nous appartient, chacun pour notre part, d’en recevoir quelque éclat, de la laisser nous rejoindre et se déployer en nous. Tous, nous n’avons pas la chance ou la possibilité de participer à quelques spectacles… il y en a tant ! Mais, tous, nous mesurons que ‘ça parle’, que quelque chose s’exprime, que des mots sont échangés.

Et l’ambiance des jours en est changée. Il devient plus facile d’écouter, d’accueillir, de parler soi-même. Les rues de notre ville deviennent à leur tour un lieu de parole, un lieu de spectacle.

Est-ce de cela qu’il est question dans la parole de l’Ecriture que nous venons d’entendre ? Sans doute pas directement. C’est une parole qui nous vient d’ailleurs. Mais sans doute un peu aussi : La parabole proposée par Jésus nous parle de la parole du Royaume exprimée par Jésus le Christ. C’est lui le semeur.

Il exprime une parole puissante, féconde, qui produit ce qu’elle dit, une parole adressée qui ne revient pas au Seigneur sans avoir porté du fruit, sans avoir accompli sa mission.
Mais cette parole ne peut accomplir pleinement ce mouvement si elle ne rejoint pas celui à qui elle s’adresse, si elle ne suscite pas une parole en retour, si ainsi, une relation ne s’instaure.

Il me plait de penser, et bien plus de croire, qu’en Avignon se joue en nous quelque chose de ce mystère de relation. Relation entre nos paroles fragiles, vivantes, blessées, chaotiques et la parole de notre Dieu, à travers la présence de Celui qui se fait parole au milieu de nous.

Au commencement était la parole, était le Verbe. Et le Verbe est venu dans le monde pour que les hommes aient la vie. Que notre présence en ce lieu, notre écoute, notre prière, notre parole nous ouvrent à la densité de ce mystère.

« Dieu invisible dans son amour surabondant, s’adresse aux hommes comme à des amis et est en relation avec eux pour les inviter à la vie en communion avec lui et les recevoir en cette communion. » (Dei Verbum § 2)

 

Retrouvez le podcast de la messe du 16 juillet 2023sur le site de France Culture.