Joseph et Marie…

16 décembre 2022

Dimanche prochain, c’est Noël ! En ce dernier dimanche de l’Avent, notre pensée se concentre sur les parents de l’enfant qui va naître : Joseph et Marie. Il nous arrive, la plupart du temps, de n’envisager le « couple » de Marie et Joseph que sous son aspect exceptionnel : « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » nous dit très clairement l’évangile d’aujourd’hui.

Le couple de Marie et Joseph est bien proche de nos situations humaines

Au départ, ce sont deux fiancés heureux qui ont fait le merveilleux projet de devenir époux. Souvenez-vous de vos fiançailles !

Or, voici la souffrance qui arrive : le projet brisé … la crise de ce couple quand Joseph apprend que sa fiancée est enceinte. Tout son rêve semble détruit. Serions-nous incapables de comprendre la souffrance affreuse qui se cache derrière la sobriété de l’évangile ?

A ce stade, Joseph décide de ne pas épouser Marie. Et cette décision est celle d’un homme juste.

Cette histoire, n’est-il pas vrai, est parfois la nôtre, en son essentiel. Ne nous arrive-t-il pas, souvent, de nous trouver dans des situations de contraintes que nous n’aurions pas choisies mais que nous sommes invités à dépasser, pour trouver une solution en Dieu ? Couples stériles, enfants inattendus, enfants malades, grands adolescents qui donnent du souci, enfants adultes qui ne suivent plus nos chemins. Dans tous ces cas, nous sommes tentés de nous passer de Dieu. Or la solution dernière et définitive de nos problèmes humains, comme pour Joseph, ne se trouve qu’en Dieu !

Dieu intervient pour modifier le projet de Joseph

Oui, osons le voir et le reconnaître : Dieu demande à cet époux de revenir sur sa décision. Car Dieu a besoin de lui. Et Dieu confie à Joseph un double rôle : 1° prendre chez lui Marie comme épouse ; 2° donner un nom à l’enfant. En langage biblique, cela signifie : assumer la paternité légale de l’enfant. On comprend que Joseph ait été salué du titre « fils de David ». C’est par cette hérédité adoptive que Jésus lui-même deviendra « fils de David ».

Pour des parents, adopter un enfant c’est l’accueillir dans la famille, exactement comme s’il était né de leur chair. Au temps du Christ, l’adoption était plus facile et plus courante qu’aujourd’hui. Et surtout elle avait beaucoup plus de valeur, le père adoptif était considéré comme le vrai père : les liens adoptifs étaient même plus forts que les liens du sang. C’est ainsi que Joseph, en adoptant le « fils de Marie », est devenu son vrai père mais par une sorte de don de Dieu. Et nous, oserons-nous accepter que Dieu modifie nos projets pour nous les redonner merveilleusement transformés ?

La Conception Virginale par l’Esprit Saint – la signature de Dieu !

Aujourd’hui, il est courant qu’on n’admette pas cette naissance miraculeuse. On voudrait que Jésus ait été conçu comme tout le monde. On voit dans cette intervention de Dieu je ne sais quelle offense à l’humanité de Jésus, à celle de sa mère, à la dignité de Joseph. On prend des airs scandalisés. On parle de mépris à l’égard de la science, alors qu’il s’agit d’un simple effet des pouvoirs souverains de l’Esprit qui est « Seigneur et qui donne la Vie », comme nous l’affirmons chaque dimanche dans notre Credo.

Réfléchissons tout de même un peu ! Si Dieu n’est pas plus que nous, nous n’avons pas besoin de Lui. Dieu est Dieu ! S’il ne dépasse pas nos capacités à nous, alors nous sommes perdus. IL ne nous sauve que s’il est Dieu, c’est-à-dire « autre » que nous, tout autre que nous. Et cette conception virginale n’est que l’un des cas parmi des milliers d’autres où Dieu signe son œuvre en faisant quelque chose qui nous dépasse totalement. Seriez-vous capable, vous, de faire une seule étoile ou une seule nébuleuse ? Or, il en existe des milliards ! Seriez-vous capable de ressusciter un mort ou de faire que le pain eucharistique devienne le Corps du Christ ?

Je crois en l’Esprit Saint capable de donner la vie de manière seigneuriale. Car Il est bien le Seigneur et le Créateur… ce que je ne suis pas !

Diacre Stanislas Tamby