Message de Noël

22 décembre 2021

Noël est tout proche. Je découvre, en Provence, la manière dont nous nous y préparons tout particulièrement : crèches, pastorale des santons, illuminations, cadeaux… pas tout à fait comme ailleurs !

Peu à peu nous créons une ambiance qui vient nous ouvrir à l’intimité de la fête et au mystère que nous célébrons.

Noël est ce temps où le rêve est possible, où la place est aux enfants, où nous nous retrouvons pour resserrer les liens, et nous tournons vers les autres ; ce temps où nous souhaitons le meilleur pour chacun.

Noël, au creux de l’hiver, même s’il demeure ensoleillé, nous invite à tisser des relations plus apaisées. Tout simplement parce que nous avons besoin de cela dans nos vies, de lieux où nous puissions exister tels que nous sommes, et en vraies relations avec d’autres, d’espaces qui, pour nous, soient source de paix, de rencontre, de dons échangés, de joie.

Noël est devenu une fête universelle, fêtée par tous et partout. Cela peut entraîner dans un tourbillon de lumières, d’achats, de cadeaux… nous en voyons clairement le risque : celui de la dispersion, de l’étourdissement et, à l’inverse, celui de l’injustice criante et de la solitude désespérante.

A Noël, les chrétiens gardent la mémoire de la naissance d’un enfant dans des conditions précaires, (comme il arrive encore à tant d’enfants), un enfant dont il est dit à ceux qui le découvrent qu’il est ’Emmanuel’, ’Dieu avec nous’, et que sa venue est source de ’grande joie pour tout le peuple’.

Est-il possible de prendre au sérieux une telle annonce ? Un enfant qui nous dit Dieu ? Un Dieu proche et qui veut le bien pour chacun ? Pas simple à recevoir comme nouvelle, dans le contexte de nos vies qui demeure lourd par bien des aspects, alors que la pandémie de la Covid reste menaçante, que bien des liens de notre vie sociale sont fragilisés et laissent beaucoup d’entre nous inquiets, alors que nos relations humaines sont souvent tendues, blessées, que la vie de beaucoup est malmenée.

Pourtant nous sommes touchés par cette nouvelle, elle qui vient nous rejoindre de façon si débordante. Elle semble venir combler ce qui en nous est en attente. Alors que nous aspirons à la paix et que ne savons pas la réaliser entre nous, voilà que ce don nous en est fait en la fragilité d’un enfant donné à la vie, qui rassemble, qui fait vivre.

C’est cela le mystère de Noël qui est au creux de nos crèches, qui nous fait sortir dans la nuit pour l’accueillir.

Je souhaite à chacune et à chacun de recevoir une once de paix dans la proximité de cet enfant. Il nous dit la beauté et la dignité de chaque être vivant. Il nous dit le respect attendu pour chacun. Il nous dit que la paix est possible, qu’elle nous est donnée, et qu’elle dépend aussi de nous, de notre manière de l’accueillir et de la partager.

Je souhaite vraiment à chacune et à chacun de ceux qui vivent en Vaucluse une belle fête de Noël. Que ce don accueilli soit à la source d’une vie plus confiante et pacifiée. Notre vie personnelle comme notre vie ensemble en seront changées, plus belles, plus solides. Et de cela, tous, nous avons besoin !

Oui, vraiment, que Noël soit source de grande joie pour nous tous.
 

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon