Nous sommes venus... voici le chemin à suivre !

6 janvier 2024

L’évangile de l’Épiphanie est, chaque année, l’occasion de vérifier ce qui nous conduit sûrement à la personne de Jésus. Pour cela, suivons le chemin que les Mages, venus d’Orient, ont parcouru.

  • Ils ont vu – dans l’étoile – le signe du roi des Juifs qui vient de naître et une direction générale à suivre. Bien au-delà de leur curiosité, cela a stimulé leur intelligence et leur volonté au point de se mettre en route pour rassasier leur quête spirituelle.
  • Ils se présentent ainsi à Jérusalem. Ils y entendent la parole de Dieu citée – oralement – par les prêtres telle qu’elle est écrite dans le prophète Michée : c’est à Bethléem qu’il faut aller !
  • Ils retrouvent alors l’étoile qui avait déclenché leur mise en route et la suive avec une très grande joie. Elle les précède et les guide désormais avec précision jusqu’au lieu où se trouvait Jésus pour Le rencontrer.

Pour nous aujourd’hui, quels sont les repères qui nous conduisent sûrement à Jésus et, donc, à Dieu ?

- Le premier type de repères est celui de la direction générale que Dieu nous donne à travers nos facultés naturelles : stimulée par la nature qui nous entoure et par notre propre nature, notre intelligence saisit la vérité, la beauté et la bonté des choses. Notre intelligence se développe alors en raison. Le raisonnement découvre un ordre dans ces choses, s’en émerveille et sait y reconnaitre ce que Dieu nous dit de Lui-même et de nous. « Les cieux proclament la gloire de Dieu ». Cela suscite dans le cœur de l’homme le désir de Dieu : en effet, quand l’homme se reconnaît créé par Dieu et pour Dieu, il se lève librement et sa volonté le met en route pour Le chercher. A la mesure limitée de ses moyens, l’homme qui cherche Dieu !

- Le deuxième type de repères est celui de la Révélation dont Dieu a l’initiative : Dieu cherche l’homme en s’adressant à lui. Dieu se dévoile par sa Parole, communiquée par bribes tout au long de l’ancienne alliance : ces paroles sont entendues et recueillies par les prophètes qui les ont annoncées à leurs contemporains et les ont consignées par écrit. Enfin, Dieu s’est révélé en plénitude dans la personne du Fils, le Verbe de Dieu, qui s’est fait homme, Jésus, notre Sauveur.

Sa vie a été reçue, ses paroles ont été entendues et ses actes ont été perçus par ses disciples qui, en Le reconnaissant Christ et Seigneur, ont mis leur foi en Lui et L’ont adoré. Au plus intime d’eux-mêmes a été nouée l’alliance avec Jésus à tel point qu’ils ont accepté de prolonger sa mission. Ne pouvant garder pour eux seuls la Bonne Nouvelle du salut, ils sont devenus apôtres ou évangélistes, transmettant la Parole par oral ou par écrit, chacun selon sa grâce propre. Nous leur devons aussi la première transmission orale (ou Tradition) de l’Evangile. Nous leur devons aussi les évangiles et tous les écrits du Nouveau Testament. Au fil des années et jusqu’à nos jours, cette transmission (ou Tradition) n’a jamais cessé : tant pour les Ecritures que pour toutes les paroles qui n’y sont pas consignées.

Nous devons ensuite aux successeurs des apôtres que sont les évêques en communion avec le Pape d’avoir, au fil des siècles, expliqué cette Révélation. Leur Magistère (enseignement authentique fait avec autorité) en a aussi exposé la croissance comme un bourgeon qui éclot et, dans la continuité, se développe en fleur puis en fruit. Ainsi, des dogmes ont ciselé précisément ce que nous croyons tout autant que la manière de vivre en vérité (morale catholique) et d’atteindre Dieu. Le chemin de la vie chrétienne est clair.

- Le troisième type de repères est celui que nous donne, au plus intime de notre âme, l’Esprit Saint (annoncé par les retrouvailles des Mages avec l’étoile) pour

  • accepter de reconnaître Dieu dans l’humanité et la simplicité d’un enfant. Cette reconnaissance se prolonge dans l’accueil de l’enseignement et des commandements que Jésus donne dans sa vie publique. Ils ne sont pas arbitraires mais fondés sur la nature des choses qu’Il a Lui-même créées. Nous reconnaissons le bien-fondé de ce que Dieu nous demande pour Le rejoindre dans la vie éternelle.
  • fléchir intérieurement notre volonté pour L’adorer  : cela inclut la volonté d’embrasser sa volonté de Dieu. M’attacher à Jésus, c’est décider de Le suivre et de mettre ma vie en conformité à son enseignement et à son exemple tels qu’ils sont relayés par l’Église dans sa Tradition vivante accessible – par exemple – dans le Catéchisme de l’Église Catholique.
  • ouvrir nos coffrets et offrir quotidiennement à Dieu l’or de notre cœur, l’encens de notre prière et la myrrhe de nos actions de charité, c’est-à-dire la cohérence de toute notre vie sauvée, relevée et unifiée par Lui, Jésus, mon Sauveur et mon Seigneur personnel !

Père Michel BERGER, curé