Passeport pour le Ciel !

27 janvier 2024

Quand nous perdons un père, une mère, un frère, une sœur, un ami, un proche…, nous sommes profondément meurtris. La corde de la vie qui nous habite est comme cisaillée. Nous avons alors besoin d’exprimer nos émotions douloureuses, de pleurer mais aussi d’approfondir le sens de notre vie qui vient de Dieu et qui va à Dieu. Pour cela, mettons-nous à l’écoute de la Parole de Dieu :

Nous ne sommes pas faits pour la mort. Dieu nous a faits pour la vie, pour une existence impérissable. La mort est entrée dans le monde à cause de la jalousie du diable (Sagesse 1/13-15 ; 2/23-24) qui a séduit et trompé nos premiers parents. Ainsi, la mort est une conséquence du péché. Elle en est le salaire. (Rom 6, 23)

A la question commune : « Y-a-t-il alors vraiment quelqu’un qui m’aime ? », il y a la réponse personnelle de Dieu mon Créateur que j’apprends à reconnaître comme mon Père qui est aux cieux. Il me dit : Tu as du prix à mes yeux (Is 43, 4) et Il me le prouve.

En effet, Dieu lui-même n’a pas voulu me laisser dans l’enfermement de la mort, ni dans la solitude. Il a voulu me rejoindre en se faisant l’un de nous. Dieu a envoyé son Fils qui est né de la Vierge Marie dans la nuit de Noël. Ainsi Jésus a parlé notre langue, Il a connu nos faims et nos soifs, nos espérances comme nos peines. Dans sa vie publique, Jésus nous a dit - avec nos paroles d’homme - tout l’amour de Dieu. Il ne s’est pas contenté de paroles. Au terme de sa vie terrestre, Jésus a connu notre mort ; il a embrassé notre mort. Pourquoi ? Pour ne pas nous y laisser seuls et pour nous en délivrer.

Nous ne sommes pas surpris de contempler Jésus en prière au Jardin des Oliviers, tourné vers son Père : mon âme est triste jusqu’à la mort ; Père s’il est possible, que cette épreuve s’éloigne loin de moi. (Mt 26)
Cloué à la Croix, Jésus commence à prier le psaume 21 : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Ce psaume se prolonge et conduit Jésus à proclamer ainsi le Nom de son Père et notre Père devant nous ses frères (Ps 21, 23). Jésus a donc prolongé sa prière avec une autre parole, celle du psaume 30 : Père entre tes mains, je remets mon esprit. Paroles de confiance et d’abandon.

Ainsi, Jésus a souffert dans son corps comme dans son âme. Et c’est pour nous qu’Il a souffert : Il a pris sur Lui nos péchés et Il est mort pour nous, pour signifiant aussi bien à notre place qu’en notre faveur.

Jésus est vraiment mort. Il n’a pas fait semblant ! C’est la raison pour laquelle Il a été mis au tombeau. En raison de sa totale innocence, comme il n’y avait en Lui aucune injustice, la mort elle-même ne pouvait pas le retenir en son pouvoir (cf. Ps 15). C’est pourquoi, au matin de Pâques, Il est ressuscité : par sa propre puissance de Fils de Dieu et parce que le Père lui en a donné le commandement (Jn 10, 18).

Vainqueur de la mort, Jésus entre dans la Vie de manière stable et définitive, non seulement pour lui mais aussi pour nous qui prenons sa main par la foi et Lui demandons d’être notre Sauveur et Le proclamons Seigneur sur chacune de nos vies.

Par la foi et par le baptême, une alliance est nouée qui nous donne l’espérance de la vie éternelle. Dieu nous l’a promise et nous en a donné le germe. A nous d’en prendre soin et de Lui répondre par l’offrande quotidienne de nos labeurs, de nos joies, de nos peines, de nos inquiétudes et même de nos peurs. Ainsi nos existences se déroulant sous le regard de Jésus sont déjà offertes à Jésus et sont déjà passées avec Lui, de la mort à la vie.

Au jour d’un décès, nous prions bien sûr pour le défunt pour remettre sa vie entre les mains du Père, pour prier pour lui, pour que lui soient pardonnées toutes ses fautes, pour que soit accueilli tout le bien qu’il a fait ici-bas. Nous prions pour que Dieu l’accueille dans la vie éternelle. Nous prions aussi pour nous afin d’être consolés et pour que nous sachions recueillir l’héritage moral et spirituel que nous laisse Jésus, notre Seigneur. Nous voulons en vivre, afin de - nous aussi - nous préparer à cette rencontre avec le Seigneur.

Avec Lui, par la foi, nous sommes déjà nous aussi les grands vainqueurs.

N’est-ce pas cela que Siméon, cet homme juste et religieux, a entrevu ? Lui qui, à Jérusalem, attendait la Consolation d’Israël, avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Il l’a vu et tenu dans ses bras. Apaisé, il s’en est réjoui : mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. (Luc 2)

Père Michel BERGER, curé