Inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, c’est constitutionnaliser un mensonge

10 mars 2024

Alors que le Congrès a majoritairement adopté le 4 mars l’inscription de la « liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les conséquences de ce vote, comme Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune.

Inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution est en réalité l’inscription et la constitutionnalisation d’un mensonge.Dans notre société française, l’IVG est déjà très libéralisée, elle est reconnue de tous et accessible. En l’inscrivant dans la Constitution, on nie le côté inconcevable de l’avortement, la terrible douleur et souffrance de séparer l’enfant de sa mère et de mettre fin à sa vie. On le voit bien d’ailleurs, les défenseurs de cette inscription n’ont qu’une crainte, celle qu’on fasse écouter le cœur ou de montrer une échographie d’un bébé qui va être avorté. Pour autant, il faut continuer à parler et à informer. Vous savez ce qu’on dit, le véritable désespoir n’a plus de voix, tant que quelqu’un parle, il reste une lueur d’espoir, on a le devoir de briser cette chaîne du mensonge. On observe dans notre société, et encore plus avec ce gouvernement, une sorte de fascination morbide, une culture de la mort qui est mise en place, contraire de la vie. En abandonnant toute dimension de la personne humaine, en ne laissant qu’à l’homme la liberté de choisir qui est un être humain ou qui ne l’est pas, qui a le droit de vivre ou pas, on met en place un système qui ne tient plus compte de la primauté de la vie et le besoin de la respecter, de la protéger. On a bon espoir que la reconnaissance des violences faites aux femmes s’élargisse un jour à l’avortement car souvent les femmes sont forcées, poussées et laissées avec leur souffrance d’avoir avorté. Il y a aujourd’hui effectivement une grande ambivalence, on soutient l’intégration des personnes handicapées et en même temps, la pression eugéniste est très importante avec le dépistage prénatal et l’avortement. On voit beaucoup de parents d’enfants handicapés qui viennent nous voir à la Fondation Lejeune et nous disent « heureusement qu’on ne l’a pas su avant sa naissance, ce serait impensable pour nous aujourd’hui qu’il ne soit pas parmi nous ».

Jean-Marie Le Méné président de la Fondation Jérôme-Lejeune, membre de l’Académie pontificale pour la vie.