Fathi Baladi, serviteur et témoin

29 octobre 2020

Notre série « Vers la Toussaint - La sainteté n’attend pas »

Tué pendant la guerre du Liban, Fathi Baladi (1961 - 1980) est un jeune gréco-catholique en voie d’être béatifié, cher à Jean-Paul II. Il a vécu une jeunesse chrétienne ordinaire, dont la profondeur de la foi est apparue à ses proches après sa mort.

Fathi, comment as-tu pu garder la foi en ces temps de guerre et de persécutions dans ton pays ?

► « Je crois en un seul Dieu, que j’aime : le seul et unique grand Dieu, en qui il faut croire ! »

► « Je pense à ceux qui ne sont plus ; je prie pour ceux dont la vie n’est plus une joie ; je pleure pour ceux qui souffrent, qui souffrent de la faim ou qui meurent. Enfants du monde, je vous aime. »

► « Je te remercie, ô Dieu, de m’avoir créé, de m’avoir donné la beauté et de m’avoir glorifié. »

► « On est attristé, oui, car c’est nécessaire. On pleure, car il faut pleurer. On est abandonné pour être trouvé. Et tu refuses tout cela ; néanmoins, c’est joyeux. Les larmes sont belles ; la tristesse est un chemin vers toi ; et la solitude est un hymne de gloire à ta grandeur et à l’homme. »

► « Si parfois vous avez froid la nuit, regardez autour de vous et découvrez ceux qui frissonnent encore plus que vous, et vous serez réchauffé. Si un jour vous souffrez de faim ou de soif, regardez autour de vous ceux qui meurent de faim et de soif, et vous serez apaisé. Ne cherchez pas la vie dans des merveilles lointaines, elle est proche de vous, il suffit de regarder, elle vous attend les bras tendus, souriante, portant la gerbe de blé et la bruyère en fleur. »

Une foi humble et discrète, en quête de vérité

Fathi Baladi est né le 22 septembre 1961 à Beyrouth, dans une famille grecque catholique pratiquante, entre deux sœurs. Elève sérieux, polyglotte, authentique et humble, il a suivi ses cours à l’école de la sagesse à Achrafieh (quartier chrétien de l’est de Beyrouth). Il a 13 ans quand éclate la guerre civile au Liban. Jusqu’à sa mort, il connaîtra son pays déchiré et en sera profondément affecté. Il consacre par ailleurs son temps libre à la catéchèse des enfants, la seule activité qu’on lui connaisse en dehors de ses études.

Elève en première année d’architecture à l’Académie libanaise des beaux-arts, le jeune homme a été retrouvé mort le 31 décembre 1980, abattu par plusieurs balles dans sa voiture la veille du nouvel an à Araya (à l’est de Beyrouth). Il se rendait chez un camarade d’université pour lui souhaiter une bonne année et revoir certains cours avec lui. Ses parents le retrouvèrent les bras croisés en forme de croix, le visage serein. Sa tombe se trouve aujourd’hui à Sarba au couvent grec-catholique Saint-Sauveur. Sa sépulture est très vite devenue un lieu de pèlerinage.

Comme le jeune Pier Giorgio Frassati, Fathi Baladi s’était préparé à sa mort, comme en atteste son journal. Ce jeune étudiant a vécu de façon ordinaire sa jeunesse chrétienne avec une quête inlassable de la vérité et de l’absolu. En ce sens, il est le prototype même des jeunes que Jean Paul II a voulu montrer en exemple aux jeunes. Le saint pape avait d’ailleurs déclaré lors d’une audience privée avec le nonce apostolique de l’époque au Liban que « Fathi Baladi [était] toujours dans [ses] pensées. »

« Par son martyre, Fathi Baladi est un serviteur de Dieu (…) Fathi Baladi est un signe pour tout jeune qui a donné sa vie durant la guerre libanaise, témoignant des valeurs morales et humaines et de sa foi, et la confirmant par la même occasion. »
(Mgr Cyrille Bustros, archevêque grec-catholique de Beyrouth).

Source : Terresainte.net