Membres de la communauté apostolique Aïn Karem depuis 15 ans, Samuel et Odile Pruvot ont l'expérience d’apostolat de rue au long cours dans plusieurs coins de la capitale (cf Flagrant délit d’espérance, éditions Salvator, 2009). Ils sont actuellement responsables de l'apostolat place Stalingrad (Paris XIXe) avec le soutien actif de deux paroisses confiées à des prêtres de la communauté.
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Y-a-t-il un évènement particulier qui vous a amené à évangéliser sous la forme que vous avez choisie aujourd'hui ?
Un événement très simple. C’était un samedi à Paris, à la fontaine Saint Michel. Quelques étudiants catholiques m’avaient convaincu de les suivre pour un "apostolat de rue". Je me demandais à quoi ça pouvait ressembler. En arrivant, j’ai aperçu un homme dressé sur un tabouret et qui parlait du Christ sans préambule. Il annonçait aux passants le royaume de Dieu ! Cela provoquait des tas de réactions. Quelle force dans cette parole fragile qui bousculait pourtant le quotidien trop humain. Un véritable surgissement…
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En quelques mots, quel est l'essentiel du message ou du témoignage que vous voulez développer à Avignon lors du Forum Communion et Evangélisation ?
Nous avons un message simple. La parole publique, improvisée, proclamée est toujours la bienvenue dans notre XXIe siècle. Un siècle blasé et saturé d’images. Il y a une pauvreté folle dans le témoignage d’un homme – ou d’une femme – dépourvu des artifices des pros de la com'. C’est vrai ! Mais ce prophétisme est à la portée de tous grâce à notre baptême (dès lors que nous sommes envoyés par l’Eglise et entourés par elle comme une mère). Témoigner, s’exposer pour le Christ : une manière simple et radicale de grandir.
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D'après vous, comment développer la nouvelle évangélisation en France aujourd'hui (auprès des jeunes, dans les paroisses, dans les médias, ...selon le "territoire" missionnaire qui est le votre et que vous abordez lors du Forum Communion et Evangélisation) ?
L’apostolat dans la rue est pauvre. Les moyens pauvres ne nécessitent pas beaucoup de moyens ! Il suffit d’un lieu passant dans une grande ville, d’un curé désireux d’envoyer des laïcs en mission, d’un système missionnaire (sens de l’engagement, formation et prière) et le groupe peut se lancer (Une autorisation de la police peut être utile pour ne pas se faire virer trop vite). Plusieurs groupes Aïn Karem (mixtes communautaires et paroissiens) fonctionnent dans Paris. Un rêve : essaimer ailleurs avec la grâce de Dieu !